Mort mystérieuse?
Au Congo-Brazzaville, le chef rebelle des Enyele de la RDC, connu sous le nom d’Udjani faisait partie d’un groupe d’assaillants qui ont attaqué et tué, samedi 10 mai, trois policiers dans une ville au nord du pays. Il a été tué ensuite par la police congolaise qui fait état de 11 morts et dix blessés au total dans ces événements. La situation est désormais sous contrôle.
Au Congo-Brazzaville, le chef rebelle des Enyele de la RDC, connu sous le nom d’Udjani faisait partie d’un groupe d’assaillants qui ont attaqué et tué, samedi, 10 mai trois policiers dans une ville au nord du pays. Il a été tué ensuite par la police congolaise qui fait état de 11 morts et dix blessés au total dans ces événements. La situation est désormais sous contrôle.
Grande ville, mais aussi cité stratégique, parce qu’abritant la 4ème zone militaire de défense, Owando, à plus de 500 kilomètres au nord de Brazzaville, a vécu une scène inhabituelle, samedi 10 mai au matin. Une interpellation de présumés bandits originaires de la RDC a tourné au drame. Deux capitaines de la police ont été tués sur le coup à l’aide de machettes et de gourdins par des bandits, tandis que un brigadier-chef a succombé des suites de ses blessures à l’hôpital.
Après leur forfait, les assaillants ont été rattrapés à plus d’une cinquantaine de kilomètres, notamment à Obouya où une fusillade a éclaté faisant 7 morts parmi les bandits, au nombre duquel figure Udjani Mangbama, un chef rebelle Enyele qui a semé la terreur dans la province de l’Equateur dans le nord-est de la RDC fin 2009.
On se demande comment cet homme qui s’était rendu à l’armée congolaise en 2010, et transféré à Brazzaville, s’est retrouvé dans ces événements qui ont fait au total 11 morts et 10 blessés
Quatre années d’exil
Udjani Mangbama (d’autres l’avaient surnommé Idi Amin) a 25 ans en 2009. Il est alors à la tête des combattants Enyele, en République démocratique du Congo.
Les Enyele et les Munzaya s’affrontent dans la province de l’Equateur. Les deux communautés voisines se battent pour des étangs piscicoles. Quand l’armée décide d’arbitrer, les Enyele font de la résistance, les combats se soldent par la mort de 157 de ces derniers.
Devant la pression de la force publique, Udjani Mangbama se réfugie au Congo-Brazzaville en mai 2010. Kinshasa demande son extradition, Brazzaville hésite. Officiellement Udjani, le chef, croupit dans une prison du Congo-Brazzaville.
Kinshasa s’interroge
Alors arrivent des suspicions lorsque des combattants enyele qui se battent à l’arme blanche sont accusés de participer à des attaques dans la ville de Kinshasa. On affirme même qu’ils traversent le fleuve. Et avec la mort de Udjani dans des affrontements avec la police à 600 kilomètres de Brazzaville, on s’interroge à Kinshasa sur la nature même de sa détention.
«Le fait que monsieur Udjani ait été trouvé en liberté, contrairement aux assurances que nous avions reçues de nos homologues du Congo-Brazzaville, est une surprise pour nous, et une source de préoccupations parce que nous sommes deux pays voisins et nous nous sommes jurés d’éviter de favoriser l’impunité chez l’un ou l’autre, d’éviter de favoriser la liberté pour des personnes auteurs de crimes dans l’un et l’autre pays. Qu’est-ce qu’il faisait à Brazzaville avec ces armes? Dieu seul le sait, peut-être les autorités du Congo-Brazzaville aussi. Nous sommes intéressés à avoir plus d’informations là-dessus», a déclaré le porte-parole du gouvernement de RDC Lambert Mendé.