La prodige américaine Simone Biles a remporté jeudi le concours général féminin, un deuxième titre qui lui permet de poursuivre sa route vers un inédit quintuplé de médailles d’or en gymnastique artistique féminine dans une édition de JO.
Simone Biles, saga olympique, épisode 2 : l’Américaine a confirmé d’etre la meilleure gymnaste de la planète, et de loin, en décrochant l’or du concours général, en route vers un inédit quintuplé. En effet, après le concours par équipes remporté mardi avec les États-Unis, la Texane de 19 ans disputera les finales du saut (dimanche), de la poutre (lundi) et du sol (mardi, où elle a été la meilleure ce jeudi).
Seul le métal des barres asymétriques ne pourra tomber sous sa dent vorace. Remportant un record de 5 titres, elle torpillerait les quadruplés réalisés en un tournoi olympique par la Soviétique Larissa Latynina (1956), la Tchécoslovaque Vera Caslavska (1968) et la Roumaine Ecaterina Szabo (1984). Il sera alors temps de convoquer la figure tutélaire de la légende Nadia Comaneci, d’ailleurs présente dans l’Arène olympique de Rio.
A chaque fois que Simone Biles participe à un concours général international, elle le gagne. Trop jeune pour les JO-2012, elle s’est depuis imposée aux Mondiaux 2013, 2014 et 2015, en y égalant le record de la Russe Svetlana Korkhina (sacrée en 1997, 2001 et 2003), et prenant au passage celui de titres mondiaux (10).
Simone Biles a devancé sa compatriote Aly Raisman, qui décrochait ainsi sa 5ème médaille olympique, et s’était qualifiée en finale au détriment de leur coéquipière Gabrielle Douglas, tenante du titre. La Russe Aliya Mustafina prenait le bronze, sa 6ème médaille olympique.
A l’issue de ces qualifications, Raisman s’était fait une raison, avait admis l’évidence: « C’est ça, la gymnastique: un jour, c’est l’une la meilleure, mise à part Simone, le lendemain c’est une autre. Simone, c’est toujours la meilleure« .
Mais avant l’ultime agrès, la Russe Aliya Mustafina s’interposait entre elles sur le podium, après la poutre. Les deux américaines ont alors jaugé l’écart infime (0,067 point) entre Mustafina et Raisman, et semblé s’accorder sur un point: au sol, « Aly » repasserait devant leur concurrente. Et au sol, la Russe a été sanctionnée d’une note faiblarde (13,933). Raisman, tenante du titre olympique dans cet agrès, a livré une routine bien meilleure que sa rivale. Ce que son 15,433 allait confirmer.
Mustafina était auparavant passée devant Biles elle-même, à l’issue de la deuxième rotation et du passage aux barres parallèles: cet agrès est le point fort de la Russe, championne olympique en titre, et le point faible de l’Américaine.
Mais Biles a fini par mettre les choses au clair, avec un coup de grâce au sol, marqué par le mouvement qui porte son nom, un des plus difficiles: un double salto arrière tendu avec demi-vrille et retombée à l’aveuglette. Elle finit avec 2 points d’avance sur sa dauphine et près de 4 points sur Mustafina, un gouffre à ce niveau. Les deux copines américaines s’enlaçaient chaleureusement, et les larmes s’écouler sur le maquillage rutilant.
