Dead but… « Staying alive »!
Le chanteur anglais Robin Gibb, voix éthérée des Bee Gees et de « Stayin’ Alive », l’un des trois frères fondateurs du groupe de pop et de musique disco mondialement acclamé pour la BO de « La Fièvre du Samedi soir », est décédé dimanche à l’âge de 62 ans à Londres, 9 ans après son jumeau Maurice.
Né le 22 décembre 1949 sur l’île britannique de Man d’un père batteur et musicien, une demi-heure avant Maurice, Robin Gibb a succombé à un cancer du foie et de l’estomac, compliqué par une pneumonie, qui le laissait émacié ces derniers mois, derrière ses petites lunettes bleues.
Du groupe fondé avec son jumeau et leur aîné de 3 ans, Barry, en Australie où la famille avait émigré en 1958 et où ils récoltèrent leurs premiers succès, il était le leader et l’épine dorsale. Dès leur retour en Angleterre en 1967, ils accèdent à la renommée mondiale avec un hit soigneusement marketé, « New York Mining Disaster 1941 » et s’accrochent pour de bon au sommet des hit-parades des années 70, même si chacun d’eux a un temps testé une carrière en solo.
Mais le succès devient viral en 1977-78 quand les principaux titres de « Saturday Night Fever« , le film de John Badham, se mettent à tourner en boucle sur les radios et dans les discothèques du monde entier, transformant toute une génération de jeunes dragueurs en John Travolta (qui récidive l’année suivante dans « Grease »).
« Stayin’ Alive« , « How Deep Is Your Love« , « Night Fever« , « You Should Be Dancing« … assurent la fortune de leurs auteurs-interprètes: à la fin de la décennie 70, les frères Gibb deviennent les seuls chanteurs au monde à avoir aligné simultanément 5 titres dans le Top Ten.
Courtisés, ils produisent et écrivent pour d’autres artistes comme Barbara Streisand, Diana Ross ou Dolly Parton et Robin écrit et produit notamment l’album « Sunrise » du vétéran de la Soul, Jimmy Ruffin. Après un retour au premier plan des ventes internationales en 1987 avec le single « One« , un show acclamé à Las Vegas, ils se lancent en solo. Après le décès brutal de Maurice en janvier 2003, Robin était devenu le gardien de la mémoire Bee Gees.
Depuis 2010, des problèmes de santé l’avaient contraint à annuler plusieurs fois des dates de tournées. En février 2012, après l’ablation d’une tumeur au colon, il avait assuré se rétablir de façon « spectaculaire ». Mais suite à une pneumonie, son état s’était rapidement détérioré ces derniers temps et Robin Gibb, hospitalisé, n’avait pas pu assister à la première à Londres de « The Titanic Requiem« , sa première composition classique marquant le centenaire du naufrage de ce paquebot de légende.
« C’est le seul endroit où, en 2 ans et demi, il voulait vraiment être, et il n’a pas pu être présent. « Ça me fend le coeur, mais il pourra le voir. Ca a été enregistré« , avait raconté à la BBC début avril l’un de ses fils, Robin-John, qui a collaboré avec le chanteur pour l’écriture du requiem.
Robin Gibb qui y interprète une chanson, « Don’t Cry Alone » (Ne pleure pas seul), relevait dans la bande annonce du Requiem, enregistrée par le prestigieux Royal Philharmonic Orchestra: « La musique n’a pas nécessairement besoin d’être compliquée. Il faut qu’elle fasse écho à l’esprit humain » – comme un saisissant raccourci pour l’ensemble de son oeuvre.
Les Bee Gees ont vendu plus de 200 millions d’albums, preuve qu’ils savaient toucher les foules au coeur.