Refus rwandais d’agrémenter le nouvel ambassadeur Hélène Le Gal!
C’est un nouvel accroc dans les relations entre les deux pays, même si le gouvernement rwandais assure que les relations entre la France et le Rwanda «dépassent les questions de personnes» et minimise cet incident diplomatique.
Il y a trois mois, l’actuel ambassadeur français au Rwanda, Laurent Contini, est tombé en disgrâce aux yeux du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé après des propos jugés trop virulents à l’égard de la France dans la polémique concernant la responsabilité de Paris pendant le génocide de 1994. Ses propos ont fini par agacer.
Alain Juppé a alors obtenu une nouvelle nomination en la personne d’Hélène Le Gal, à lui proche et actuellement consul de France au Québec et spécialiste des affaires africaines.
Quoi qu’il en soit, les deux pays veulent minimiser la portée de ce nouvel accroc.
Depuis la circulation, au Rwanda, d’un rapport rwandais accusant la France de complicité avec les génocidaires, l’actuel ministre français des Affaires étrangères n’a jamais caché son rejet de ces accusations. Il a d’abord qualifié le rapport de « tissu de mensonges et d’inventions » et après sa prise de fonctions en mars 2011 au Quai d’Orsay, il a déclaré n’avoir aucune intention « ni de serrer la main » de Paul Kagame ni de se rendre au Rwanda, tant que ce rapport circulerait dans le pays.
Dans ce document controversé de 2008, réalisé par une commission d’enquête rwandaise, la France est accusée d’avoir « participé » au génocide sous couvert de l’opération militaro-humanitaire Turquoise, menée en juin 1994. Le rapport vise nommément Alain Juppé qui était alors ministre des Affaires étrangères sous de gouvernement d’Edouard Balladur, ainsi que plusieurs personnalités françaises, de droite comme de gauche.
Entretemps, un autre rapport, publié, cette fois-ci, à la suite d’une enquête judiciaire en France, a mis en cause le président Paul Kagame dans les évènements qui ont marqué le début du génocide. Ce rapport français a entraîené une rupture des relations diplomatiques entre 2006 et 2009.
La visite à Kigali en février 2010 du président français Nicolas Sarkozy est venue renforcer les relations entre la France et le Rwanda et cette amélioration des relations bilatérales s’est confirmée par la suite avec notamment la visite officielle en France, en juillet 2011, de Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda et celle du président Paul Kagame, en septembre dernier, à Paris.
Lors de ces deux visites au plus haut niveau, Alain Juppé n’a toutefois pas reçu son homologue rwandaise – c’est le ministre à la Coopération, Henri de Raincourt qui s’en était chargé. Et pour ce qui est de la visite du chef d’Etat rwandais, Alain Juppé était absent de France avec un long voyage alors organisé à l’autre bout du monde, notamment en Nouvelle-Zélande et en Chine.