Sahra…oui ou non?
Le Conseil exécutif de l’Union Africaine (UA) a réaffirmé, lors de sa 23ème session ordinaire, son attachement aux résolutions de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et de l’UA appelant à accélérer le référendum au Sahara occidental.
Les dirigeants des pays africains membres de l’Union Africaine (UA), réunis durant deux jours à Addis-Abeba, ont, à la clôture de cette session, adopté un rapport final dans lequel ils ont exprimé leur «soutien indéfectible et inconditionnel à la lutte du peuple du Sahara occidental pour l’exercice de son droit à l’autodétermination», et décidé de rendre opérationnelle dans les plus brefs délais la force africaine d’intervention.
Les dirigeants africains ont réaffirmé, dans la proclamation du cinquantenaire de l’OUA/UA, signée solennellement lors des travaux de la 21e session de leur sommet, leur «attachement» au droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, œuvrant ainsi au parachèvement «total et définitif» du processus de décolonisation de l’Afrique, entamé par les pères fondateurs de l’OUA/UA.
Ils ont appelé aussi à mettre fin «rapidement» à «l’occupation illégale» des territoires du Sahara occidental, tout en insistant pour que les Nations unies et le Conseil de sécurité «prennent leurs responsabilités vis-à-vis de ce dossier dont le règlement a trop duré».
La proclamation lance aussi un appel à l’Union africaine pour «contribuer au processus de règlement de la question sahraouie qui reste, aujourd’hui, domiciliée aux Nations unies».
Une décision qui a été favorablement accueillie par la militante sahraoui des droits de l’Homme, Aminatou Haider, qui estime que «le soutien de l’UA pourra faire avancer le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc pour aboutir à une solution politique définitive qui peut mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui».
Cela fait partie des 16 projets qui ont été approuvés par le Conseil exécutif de l’UA (réuni du 22 au 24 mai dans la capitale éthiopienne), et devant être examinés par le sommet, dont il était attendu des «positions fortes» pour renforcer l’action africaine commune en matière de paix et de sécurité dans le continent.
Les chefs d’Etat et de gouvernement africains, qui ont exprimé leur «détermination à atteindre l’objectif d’une Afrique sans conflits», ont, d’autre part, pris la décision de constituer une capacité africaine de réponse immédiate aux crises.
D’après le Commissaire à la paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra, il s’agit d’«un développement de portée historique dans la mesure où jusque-là, (… ) il n’y avait pas d’instruments pour la mise en œuvre de ce principe au-delà des instruments pacifiques. La crise au Mali et en République Centrafricaine et l’agression terroriste contre le Niger ont montré qu’il y avait un besoin pour l’Afrique d’être en mesure de déployer rapidement une force pour aider les pays africains qui en font la demande ou dans les situations comme en Somalie où il n’y avait pas de gouvernement pour en faire la demande», a-t-il expliqué.
Pour Lamamra, ce sont certainement «les principaux pays africains qui ont toujours été les locomotives, qui ont toujours assumé leur responsabilité, comme l’Afrique du Sud, l’Algérie et l’Ethiopie, qui sont à même de contribuer à ce nouvel instrument».
Les leaders africains ont décidé également de créer une source de financement alternative destinée aux activités de l’Union Africaine (UA).
Selon Ramtane Lamamra, «il s’agit de doter l’UA de financement généré à l’intérieur du continent afin de renforcer l’indépendance du continent dans la prise de décisions et dans leur mise en œuvre», ajoutant que les chefs d’Etat et de gouvernement ont instruit leurs ministres des Finances pour se réunir et identifier l’ensemble des sources additionnelles et alternatives.
Amar Rafa (La Tribune)