Le Commissaire européen du Travail, Nicolas Schmit, a rappelé que chaque pays de l’Union Européenne (UE) devrait se doter d’un salaire minimum, approuvant le projet de l’Italie d’en fixer un.
Veiller à ce que les travailleurs faibles soient couverts par un salaire minimum garantissant un niveau de vie décent. Bien que le traité de l’UE mentionne explicitement les salaires parmi les questions qui ne relèvent pas de la compétence européenne, le sujet est sur la table de la Commission Von der Leyen, depuis des semaines.
Imposer un salaire minimum identique pour tous les pays ou obliger ceux qui n’en ont pas ne semble pas être l’intention de la Commission européenne, Von der Leyen a lancé une consultation pour sensibiliser à la question et, en l’absence de retour d’information, toute intervention justifiée par la compétence plus générale de l’UE en matière de conditions de travail n’est pas exclue.
Les pays sans salaire minimum sont actuellement l’Italie, l’Autriche et les pays nordiques. Dans ce dernier cas, il y a une forte opposition des syndicats qui voient dans cette initiative une ingérence indue dans leur modèle fondé sur la pleine autonomie des partenaires sociaux.
Un autre problème sur la voie d’un « salaire minimum européen » est la différence de salaire qui, en termes relatifs, les salaires minimums en Pologne et en Hongrie sont plus élevés qu’aux Pays-Bas ou en Allemagne.
En visite à Rome, le Commissaire au travail Nicolas Schmit a réitéré que chaque pays de l’UE devrait avoir un salaire minimum, approuvant le projet de l’Italie d’en fixer un.
La ministre italienne du Travail, Nunzia Catalfo, s’est également exprimée sur la question, expliquant comment établir un seuil « obligatoire » qui se situe « au-dessus du seuil de pauvreté ». Catalfo avait déjà relancé le seuil de 9 euros brut par heure, un chiffre qui s’est heurté à la résistance du PD (Parti Démocrate) et IV (Italia Viva).
Même l’utilisation d’une valeur en pourcentage, calculée sur la médiane des traitements établis dans les contrats, n’avait pas passé l’examen, pour des raisons techniques également. Dans le projet présenté par le ministre, il y avait une distinction entre la rémunération « proportionnelle » résultant de la négociation, et rémunération « suffisante », visant à assurer « une vie digne ».
« Il doit y avoir une augmentation des salaires précisément parce que si on travaille, on doit avoir la possibilité d’avoir un revenu qui permette de vivre décemment« , a déclaré Catalfo, à la fin du bilatéral avec Schmit.
Du moment eu’il y a en Italie des personnes qui perçoivent leur « Reddito di cittadinanza » (Revenu de citoyen), le salaire minimum ne doit donc pas descendre en dessous du seuil de 780 euros, qui est le montant mensuel auquel arrive le « Reddito di cittadinanza ». Cependant, le risque est que le salaire minimum, s’il assure aux travailleurs un seuil « décent », fasse baisser les salaires plus élevés.