Classe qui déclasse!
A l’école Besta de Bologna, a été créée une « classe-pont » pour les nouveaux élèves à peine arrivés qui ne parlent pas l’italien. Le Conseil de l’Institut dénonce une division discriminante.
Des « classes-ponts » où insérer les fils des immigrés jusqu’à ce qu’ils apprennent l’italien, la Lega Nord en invoque depuis belle lurette; à Bologna, il y en a été créée une.
Au collège Besta du quartier de San Donato, un des plus multiethniques de la ville, cette année, a été créée une classe de 22 élèves, tous nés à l’étranger. Ils sont arrivés à Bologna, l’été dernier, grâce au regroupement familial et ils ne parlent pas l’italien. Le principal Emilio Porcaro, qui a passé une grande partie de sa vie professionnelle à enseigner l’italien aux immigrés, les a réunis devant le même tableau.
L’idée est de garder les enfants en « 1ère A expérimentale » jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de s’adapter sans trop de difficulté dans les mêmes classes que les élèves italiens; un saut qu’ont déjà fait deux d’entre eux. Porcaro ne veut pas entendre parler de ghetto: «Nous avons créé cette classe pour intégrer. Les élèves suivent plusieurs matériaux avec leurs compagnons des autres classes, ils mangent ensemble et ils participent aux sorties avec les autres», explique-t-il.
Le choix du directeur, approuvé par le Collège des professeurs, n’a cependant pas plu aux représentants des parents d’élèves au sein du Conseil de l’Institut qui, dans une lettre, ont dénoncé: «Le fait de séparer les étrangers des Italiens a comme résultat immédiat, la division. Les élèves étrangers ne parleront pas en classe avec les autres italiens et ils auront le seul professeur comme unique point de référence italien, annulant tout le potentiel de l’éducation de pair à pair».
L’affaire a franchi les murs du Collège Besta. La Ligue du Nord y a vu la mise en pratique d’une de ses proposition mais le syndicat de gauche FLC-CGIL aussi parle d’«un projet d’accueil, qui semble avoir quelques points positifs».
Sandra Paw, député du PD (Parti Démocrate) et vice-présidente de la Commission de l’Enfance et de l’Adolescence, parle de non-sens, ajoutant que «ces enfants doivent être réintégrés au plus tôt» tandis que le Conseiller municipal du parti d’extre-gauche SEL (Gauche, Ecologie et Liberté) d’«éducation et culture arriérées».