Chef de la délégation officielle sénégalaise en visite à la BIOHYST.
Votre journal Afri-Nous a interviewé S.E. M. Moustapha Ndiaye (Conseiller spécial du président Abdoulaye Wade et Responsable des grands projets), accompagné de l’expert en énergie, M. Lamine Diop, lors de la visite de l’usine HYST, à Ferrara, dans le cadre du projet-pilote promu au Sénégal par la société BIOHYST (p. 9)
Afri-Nous: Comment les solutions agro-alimentaires du système HYST peuvent-elles être fonctionnelles à la réalisation des objectifs du programme GOANA, lancé par le président Abdoulaye Wade?
Moustapha Ndiaye: Notre Président a la vision d’une stratégie très poussée sur l’agriculture sénégalaise, basée sur trois points: la maîtrise de l’eau, la mécanisation, la production de semences certifiées. Il a alors mis sur pieds deux plans: REVA (Retour à la terre) et GOANA (Production en abondance). C’est dans ce cadre de la surproduction que la technologie HYST, nous intéresserait, car la partie déchets représente beaucoup. Si nous prenons l’exemple de l’arachide, avec la GOANA 2, on est arrivé à 1,2 millions de tonnes d’arachide et la base coque représente presque 1/3 des graines. Le système HYST permet de valoriser cette partie.
Afri-Nous: Quelles ont été les considérations du Président Abdoulaye Wade sur le projet présenté à Dakar par les experts de BIOHYST?
Moustapha Ndiaye: La présentation était théorique. Aujourd’hui on a vu que pratiquement c’est faisable. On a bien étudié le dossier avec l’expert en énergie. Le fait d’avoir vu l’usine en Italie, ça nous a permis de valider la partie technique.
Afri-Nous: Quelles sont les démarches à suivre pour utiliser la technologie HYST au Sénégal?
Moustapha Ndiaye: Cette technologie est nouvelle, il faut faire maintenant des preuvres. Il faudra faire la même chose au Sénégal, faire un projet-pilote, avec les matières premières au Sénégal et les conditions atmosphériques pour voir si les produits finis pourraient avoir une valeur économique sur nos marchés sénégalais.
Afri-Nous: Vu le charisme et le prestige du président Wade, le Sénégal pourrait-il être le pays-guide pour diffuser la technologie HYST en Afrique?
Moustapha Ndiaye: C’est une belle perspective, mais je ne voudrais pas m’avancer aussi rapidement. Il faut que d’abord le Président Wade donne le feu vert. Une fois que c’est validé et que le Président l’accepte comme un produit phare pour le développement de la filière agricole, ça sera une réalité.
Afri-Nous: Comment exploiter le système HYST pour le programme des biocombustibles du Sénégal, notamment dans la préservation des ressources alimentaires et des terres des cultivations traditionnelles?
M. Lamine Diop: Quand on dit biocarburant, on pense souvent à la sécurité alimentaire; c’est vrai que les deux choses sont liées. La technologie HYST trouve son application dans le domaine du biocarburant et de l’alimentation. D’abord dans le domaine du carburant, nous avons constaté, à partir des tests que nous avons vus, que les matières premières au lieu de les utiliser en vrac comme nous avons l’habitude de le faire pour nos besoins de production d’énergie ou de biocarburant, à partir de la technologie HYST, elles peuvent être mieux valorisées, en utilisant le système qui consiste à séparer les différents éléments au niveau des produits de base. Prenons par exemple un morceau de bois, le seul type de valorisation, c’est la valorisation énergétique en le brûlant. Mais avec la technologie HYST, on peut le valoriser d’une autre manière de sorte à en tirer toujours un produit combustible mais aussi un autre produit destiné à l’alimentation, tant humaine qu’animale, grâce à la séparation des protéines et la mise en évidence de l’amidon. Tous ces produits sont utiles pour la production de biocarburant, et la technologie HYST permet de rentabiliser tous ces déchets agricoles qui existent déjà et qui traînent abandonnés dans les pays sous-développés.
Afri-Nous: Le Sénégal cherche des solutions pour l’industrie de la transformation. Quelle contribution la technologie HYST peut fournir en ce sens?
M. Lamine Diop: Je pense que ça va donner une contribution dans ce sens. On est assez convaincus de ce que nous avons vu en Italie. Il faudrait maintenant, penser à le faire au Sénégal, voir qu’est-ce que le projet peut amener en terme d’emplois, de valeur ajoutée, pour que ce projet puisse s’étendre en Afrique.
Afri-Nous: Serait-ce indiscret de vous demander ce que vous direz au président Wade?
Moustapha Ndiaye: Je lui dirai qu’il y a un scientifique qui a répondu à son appel «Science sans frontière» pour le développement de l’Afrique et qu’il a donné sa contribution. Il faudrait que ce produit soit fabriqué en Afrique: ça ne sert à rien de fabriquer une chose pour l’Afrique et le faire en Italie. Il y a une formation de technologie. Mais d’un autre côté, la société BIOHYST a marqué le pas, elle a montré le chemin aux autres industriels italiens. Il faut que les autres suivent la même mouvance.
M. Kwami & N. F. Seck