En plus le financement d’une centrale à charbon d’une capacité de 50 Mw.
La Corée du Sud vient d’attribuer au Sénégal une enveloppe de 24 milliards de Fcfa pour la construction de deux bateaux devant aider à désenclaver le Sud du Sénégal et favoriser ainsi son décollage économique. Le projet, paraphé entre Karim Wade et l’ambassadeur de la République de Corée, prévoit aussi la mise en place d’infrastructures portuaires des deux côtés du fleuve Gambie.
Le Sénégal et la Corée du Sud viennent de signer une convention de financement d’un projet d’infrastructures et d’équipements maritimes (MIEP) d’un coût global de près de 30 milliards CFA, dont 24 milliards du Fonds Coréen de Coopération pour le Développement Economique (FCDE), une branche d’Eximbank.
Le projet vise à contribuer au désenclavement de la Casamance, par conséquent, il favorise le développement de cette partie du pays, tout en renforçant l’intégration sous-régionale, particulièrement avec la Gambie et la Guinée Bissau.
Ainsi, pour renforcer la desserte maritime Dakar-Ziguinchor, deux bateaux capables de transporter chacun 200 personnes et 13 camions seront mis en circulation. Il est également prévu la construction d’une gare et d’autres infrastructures maritimes telles que des terminaux, une unité de stockage à froid d’une capacité de 100 tonnes au port de Ziguinchor, etc.
La mise en circulation de ces deux bateaux devra aider à mettre fin aux récurrents problèmes que rencontrent les Sénégalais désirant se rendre dans la partie Sud du pays, selon M. Wade qui indique qu’il s’agit aussi d’une solution de «substitution» au projet de construction d’un pont sur le fleuve Gambie, même s’il précise: «Nous restons, bien entendu, attachés à la construction du pont, fruit d’un partenariat avec la Gambie. il s’agit d’une solution que nous mettons en oeuvre en attendant la construction de ce pont».
L’ambassadeur a, lui aussi, mis l’accent sur le bénéfice qu’en tireront les populations en termes de mobilité mais aussi en termes de réduction de la durée de livraison des marchandises entre Dakar et Ziguinchor. Il espère ainsi que cela participera au décollage économique de cette région, et plus globalement, l’ensemble des régions de l’intérieur (Kaolack, Fatick, etc.).
Karim Wade, qui salue la conjonction d’efforts entre privés sud-coréens et sénégalais pour l’aboutissement du projet, espère une livraison des bateaux dans les meilleurs délais: «les entreprises de constructions navales sud-coréennes chargées de la réalisation des bateaux sont à pied d’oeuvre», explique-t-il, observant que la Corée du Sud, désormais acteur majeur de la mondialisation, grâce à son savoir-faire et à ses ressources humaines de qualité, peut servir d’exemple pour le Sénégal.
Pour sa part, le ministre de l’économie maritime, Khouraïchi Thiam, estime que le développement économique du Sénégal (notamment des régions enclavées) est largement tributaire de la performance des services de transport maritime et fluvial.
La Corée du Sud va financer la construction d’une centrale à charbon d’une capacité de 50 Mw. L’annonce a été faite, hier, par Karim Wade, ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures et de l’énergie, en marge de la cérémonie de signature d’une convention de financement d’un projet d’infrastructures et d’équipements maritimes.
Selon lui, ce projet de construction de centrale devrait permettre au Sénégal d’accélérer son programme de centrales à charbon, dont le retard lui coûte environ 100 milliards XFA annuellement. Il rappelle que l’objectif de cette centrale n’est pas seulement d’assurer l’approvisionnement du Sénégal en électricité, mais aussi celui de toute la sous-région.
A terme, le Sénégal devrait produire 200 Mw pour les autres pays de la sous-région.
«Le programme charbon va non seulement nous permettre de sécuriser l’approvisionnement en électricité mais aussi de réduire sensiblement le prix de l’électricité de 50%», ajoute-t-il.
Concernant la situation actuelle, il annonce le retour dans le réseau, aujourd’hui, de 50 Mw supplémentaires. Il reste, cependant, «quelques problèmes de distribution».