Que la croisade fasse… mouche!
La Casamance fournit 55% de la production de mangues au Sénégal mais seulement 7% du marché local en raison du problème des mouches des fruits. Souvent les fruits, en particulier les mangues, sont d’une qualité insuffisante pour être emballés, exportés ou traités en fruits secs, jus de fruits, ou gelés.
Avec 55% de la production national de mangues, la Casamance ne couvre pourtant que 7% seulement du marché sénégalais. La faute aux fortes invasions de «bactrocera invadens» ou mouches des fruits, qui sont à l’origine de pertes de l’ordre de 60 à 80% de la récolte.
C’est pour prendre à bras-le-corps cette source du mal que depuis 2007, le gouvernement des États-Unis fournit une assistance au Sénégal dans sa lutte contre les invasions de mouches des fruits qui menacent les zones de production. C’est dans ce cadre que le conseiller sanitaire et phytosanitaire pour l’Afrique de l’Ouest de l’USAID/USDA, Dr Connie Bacon et Dr Roger Vargas, chercheur entomologiste à l’USDA/ARS ont récemment séjourné dans la région méridionale.
Ils ont accompagné du 16 au 19 mars Dr Kemo Badji, du Département de la protection des végétaux (DPV), entomologiste en chef et responsable de la lutte biologique en Casamance, informe un communiqué de l’Ambassade des Etats-Unis au Sénégal
L’objectif était «d’identifier les meilleurs sites de libération, et de rencontrer les producteurs de fruits, les organisations régionales et le Projet d’Appui au Développement rural en Casamance (PADERCA)». Car, en «raison du problème des mouches des fruits, souvent les fruits, en particulier les mangues, sont d’une qualité insuffisante pour être emballés, exportés ou traités en fruits secs, jus de fruits, ou gelés».
Or, la Casamance a un grand potentiel, en ce sens que la saison de production de mangues y est longue. Elle va de mai à octobre et «les zones entourant les vergers de fruits divers sont densément boisées avec plus de 30 espèces de fruits sauvages, hôtes des mouches, qui poussent dans ces zones forestières».
L’USAID et ses partenaires privilégient la lutte biologique comme solution, la meilleure pour obtenir le contrôle de ces mouches à fruits dans cette partie du pays.
«En raison de la présence de divers types d’arbres fruitiers, à la fois cultivés et sauvages, la lutte biologique est la meilleure solution pour obtenir le contrôle des mouches de fruits dans cette région sud du Sénégal, surtout lorsqu’elle est associée à un programme de gestion intégrée des ravageurs».
Dès lors, 3 sites du Nord de la Casamance et trois autres dans le Sud ont été identifiés comme sites potentiels pour la lutte biologique naturelle. Et «ces insectes bénéfiques seront envoyés dans les 3 sites du Sud d’abord, puis 3 à 5 autres envois seront faits pour être distribués dans le nord et le sud de la Casamance. L’espoir est que ces insectes bénéfiques s’implanteront et commenceront à contrôler l’invasion de ces mouches de fruits, ouvrant ainsi la voie à un programme de gestion intégrée de ces ravageurs. Ce qui permettra aux producteurs de fruits de la Casamance de fournir des fruits de qualité sur le marché».