Au Sénégal, la bataille entre le pouvoir et l’opposition est relancée. Habituellement très discret, Abdoulaye Wade, qui réside à Versailles, a fait une sortie à Paris, devant les sympathisants du Parti démocratique sénégalais, fustigeant le pouvoir actuel.
Il y a 6 mois, Macky Sall appelait Abdoulaye Wade pour ses 90 ans, mais cette trêve politique est définitivement terminée.
Abdoulaye Wade n’a en effet pas mâché ses mots et multiplié les piques: «Léguer la plus belle des Républiques à des mains inexpertes, vous ne pouvez qu’avoir le résultat que vous avez aujourd’hui».
Mais ce qu’il n’avait sans doute pas prévu c’est la réplique cinglante du pouvoir: dans son communiqué, l’Alliance pour la République parle du show de Monsieur Wade: « Népotisme, violation de la Constitution, pillages des ressources: des maux en réalité à jamais associés au nom d’Abdoulaye Wade».
L’ex-président a déclaré au sujet des richesses du Sénégal: «Nous devons le défendre au prix de notre vie».
L’Alliance présidentielle rappelle que c’est lui et son fils Karim qui ont signé les contrats gaziers qui provoquent des remous dans la sphère politique.
Mais Abdoulaye Wade ne s’arrête pas là: «Il fait savoir résister à l’oppression sinon les dictatures rampantes finissent toujours pas s’installer».
Réplique de l’APR: «la décence devrait le conduire à adopter profil bas. Lui qui a plongé notre pays dans le noir, disloqué notre société, dévalorisé nos institutions et saccagé notre démocratie, il a semé le désordre partout. Abdoulaye Wade est un homme du passé et du passif».
Les deux camps se rendent donc coup pour coup et ces déclarations d’Abdoulaye Wade, alors que son fils reste silencieux dans son exil du Qatar, alors que son parti est moribond, lancent en quelque sorte la campagne des élections législatives prévues en 2017.