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SÉNÉGAL: Interdiction des manifestations – Wade lance l’opération «Fipou»

Pouvoir laisser le pouvoir? 

L’ancien président de la République a sévèrement mis en garde son successeur à la tête du pouvoir sur l’interdiction de manifestation politique. Lors d’une déclaration de presse, à la suite de son déplacement forcé à la place de l’Obélisque où devait se tenir le meeting interdit de son parti, Abdoulaye Wade a déclaré être prêt à donner sa vie pour le respect du droit de manifester.  

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L’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a réaffirmé son engagement à combattre les mesures d’interdiction des manifestations de l’opposition. Accusant Macky Sall de se comporter comme un dictateur qui foule au pied la Constitution, le secrétaire général national du Pds a annoncé l’ouverture d’une résistance à l’oppression dénommée opération «Fipou», en langue wolof. Avant d’inviter tous ses militants à sa manifestation de demain, mercredi. 

Me Wade est plus que déterminé a aller jusqu’au bout dans sa lutte pour le «respect des manifestations politiques» au Sénégal. Moins de 48 après avoir forcé le barrage policier pour se rendre par la force à la place de l’Obélisque où devait se tenir un meeting interdit de son parti, le patron du Pds est encore monté au créneau. 

Présidant une réunion du FPDR (Front Patriotique pour la Défense de la République), lundi 02 janvier, il a notamment fustigé l’attitude anticonstitutionnelle de son successeur Macky Sall qui, selon lui, se comporte comme un «dictateur» qui foule au pied le texte de la Constitution, refusant les libertés comme les marches et les réunions qui sont des droits inscrits dans la Constitution. 

Evoquant entre autres le bon déroulement de son accueil au mois d’avril dernier, suite à 2 ans d’absence du territoire national, le meeting sans incident sur la place de l’Obélisque du 24 novembre dernier, l’ex-chef de l’Etat a souligné que «depuis 2 ans, Macky Sall nous refuse les marches et son ministre de l’Intérieur évoque des propos fallacieux. Aujourd’hui, à chaque fois que nous voulons organiser ou tenir un meeting, on sérine les risques de troubles de l’ordre publique. Cela ne peut pas durer. Je lance le slogan « Fipou! ». Nous avons décrété une ère de résistance à l’oppression qui est une notion de droit positif. Que toute la population vienne mercredi devant la permanence pour rejoindre avec nous la place de l’Obélisque. Et si Macky interdit notre marche, je demanderai que tout le monde aille devant la Présidence… ». 

Wade recadre son appel à l’armée 

Me Wade a saisi également l’occasion de cette rencontre avec la presse pour préciser sa pensée concernant un «appel» qu’il aurait lancé à l’armée. «… Je veux que l’on comprenne bien ce que je suis en train de faire aujourd’hui. S’agissant de la déclaration, j’ai dit et j’assume que Macky Sall se comportait comme un dictateur qui foule au pied les textes de la Constitution, refusant les droits qui y sont inscrits, utilisant la police pour nous disperser et cela nous ne pouvons plus l’accepter. J’ai ajouté que si cela continue, je ferais appel à l’armée pour nous départager et abriter les conditions d’une élection libre et démocratie. Qu’est-ce que je gagne dans un coup d’état militaire?» 

Wade invite Macky à justifier ses avoirs 

Me Wade n’a pas manqué aussi d’évoquer la traque des biens mal acquis. Se prononçant sur ce dossier, Me Abdoulaye Wade qui a tenu à préciser qu’il n’a rien offert à son ex-Premier ministre en tant que chef de l’Etat, a tout simplement demandé à ce dernier de justifier l’origine de ses biens. 

«Je connais les structures de la Présidence ; le Premier ministre a une caisse qui s’appelle la «Casamance» que je ne contrôle pas. S’il a mis Samuel Sarr en prison abusivement, il doit aussi s’expliquer sur l’origine de son argent. Moi, j’ai donné beaucoup d’argent, mais c’est mon argent. Tous les ans, j’avais un budget voté par l’Assemblée et une caisse réservée au président de la République. Je pouvais mettre de côté chaque année, 1 milliard ou 2, mais je n’en ai rien fait, j’ai tout distribué aux Sénégalais. Sa plainte à Paris a été rédigée de telle façon qu’elle me visait directement. La police a donc fouillé mes comptes et en a conclu que je n’avais pas d’immeuble». 

Selon lui, Macky Sall doit lui aussi s’expliquer sur la question. «Ceux qui l’entourent et qui l’ont mis dans cette situation actuelle, c’est juste une bande d’énergumènes. Qu’il nous dise où est-ce qu’il a trouvé ses immeubles aux Etats-Unis». En outre, le Président Wade a dénoncé la «détention arbitraire des otages politiques» dont il a exigé la libération. Il s’agit entre autres d’Aïda Ndiongue, Abdou Aziz Diop, Karim Wade et Pape Mamadou Pouye.

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