Intégrité retrouvée!
Sept chirurgiens, venus de diverses localités du Sénégal, ont bénéficié d’une formation en chirurgie réparatrice après excision, formation au cours de laquelle 4 opérations de chirurgie réparatrice ont été menées.
Avec une fille excisée, tous les 15 secondes dans le monde, et le chiffre alarmant de 165 millions de femmes excisées, cette chirurgie permettra aux femmes qui en exprimeront le besoin, de retrouver leur intégrité physique et un retour à la fonction sexuelle normalisée.
Cette formation organisée par l’Association Prévenir, en collaboration avec ONU femmes, avait été animée par le Docteur Pierre Foldes, auteur d’une technique de réparation chirurgicale des mutilations féminines. Selon le Docteur Abdoul Aziz Kassé, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop et président de l’Association « Prévenir », quatre femmes ont bénéficié d’une intervention chirurgicale, pratiquée sous anesthésie générale pour éviter le traumatisme déjà subie avant l’excision, lors de la formation, et, ont su retrouver leur intégrité physique.
« Le clitoris est un organe qui mesure 10 centimètres, mais il n’y a qu’un petit bout de quelques millimètres qui est apparent pendant l’excision. Et donc, c’est ce petit bout qui est coupé, et il reste plus de 9 centimètres derrière, il suffit donc d’identifier, et de disséquer ce clitoris et de le sortir pour restituer l’intégrité physique. A ce titre, nos objectifs sont remettre l’intégrité anatomique de la femme, mais, en plus, lui assurer le retour à la fonction sexuelle normalisée« , dira-t-il.
Avec cette statistique d’une fille excisée toutes les 15 secondes dans le monde, la réalité des chiffres est que 165 millions de femmes ont subi l’excision, la bataille est menée pour que l’on arrête d’exciser. C’est à cet effet que les 7 chirurgiens de régions diverses qui vont être intégrés dans un réseau de santé génétique, vont commencer à proposer la réfection clitoridienne pour les femmes qui en feront la demande, selon le Docteur Kassé.
« Nous proposerons nos soins à celles qui en feront la demande, nous le ferons dans l’humilité, la technicité, et dans le respect des règles de la déontologie. Si nous avons la chance que cette synergie dépasse le cadre dans lequel nous sommes aujourd’hui, l’année prochaine, ce sera tous les chirurgiens, qui en feront la demande, qui bénéficieront de cette formation« , ajoutera-t-il.
La réparation clitoridienne restera gratuite jusqu’à la fin de l’année 2012, selon le Docteur Kassé, qui dit compter se battre pour que cela reste de même l’année prochaine, et celles qui suivent.