Les anti-Mbaye, bye bye!
Abdoul Mbaye peut sourire les députés l’ont délivré des griffes de l’opposition.
L’Assemblée nationale sénégalaise a voté, mercredi 26 décembre soir à Dakar, contre la motion de censure déposée le 20 décembre dernier par 16 députés libéraux et du groupe parlementaire des non inscrits, pour renverser le Premier ministre Abdoul Mbaye et son gouvernement. Seuls 14 députés se sont prononcés favorablement pour le texte. Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale veut que seules soient annoncées les voix favorables à la motion de censure.
Avant le vote, les débats ont été houleux entre députés de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yakaar et ceux de l’opposition, notamment du PDS (Parti Démocratique Sénégalais), partagés entre levée de l’immunité parlementaire, abrogation de la Loi Ezzan, la traque des biens mal acquis, et «délinquance du Premier Ministre».
Conformément à l’article 99 du règlement intérieur de l’institution parlementaire (qui stipule que 15 députés sur les 150 peuvent introduire une motion de censure), le texte a été jugé recevable par la conférence des présidents, le 22 décembre dernier.
Le PDS (au pouvoir de 2000 à 2012) a juré la perte du PM et par le biais de ses membres au Parlement, entrepris sa croisade contre le locataire du 9ème étage Building administratif. Pour motiver leur décision, les députés libéraux appuyés par quatre de leurs collègues du groupe des non inscrits, évoquent l’implication du PM dans l’affaire Habré, en l’aidant à l’époque en tant que directeur d’une banque, à blanchir l’argent (16 milliards CFA avant la dévaluation de 1994) avec lequel il a débarqué au Sénégal en 1990.
«Après l’adoption de la loi permettant le jugement de Habré, le Sénégal va organiser sous peu le procès. Et dans ce cadre, notre pays ne doit pas prêter le flanc sous peine de voir son image entachée. D’autant plus que le PM sera d’une manière ou d’une autre convoqué durant le procès», explique le PDS.
Me Ousmane Ngom, député libéral enfonce le clou et soutient: «Le PM est au cœur de cette affaire Habré. Il a lui-même reconnu lors d’une conférence de presse qu’il a joué un rôle essentiel dans cette affaire, puisqu’il a été le réceptacle des fonds que M. Hissène a introduits dans notre pays».
Sur cette affaire, trois ONG tchadiennes ont décidé de porter plainte contre l’actuel PM sénégalais pour complicité de blanchiment d’argent. Des sources judiciaires indiquent que la plainte sera déposée dès la mi-janvier.
Ndiack Faye