Le Bourde… plein la gourde!
Tivaouane a commencé le Bourde depuis samedi 13 janvier. Comme à l’accoutumée, à cette période de l’année, la cité religieuse de la Tîjâniyya, est en yrain de vibrer au rythme des veillées religieuses qui vont s’opérer jusqu’à la veille du Gamou qui sera célébré le 23 janvier.
En initiant le Bourde (chants panégyriques en arabes sur le Prophète (Psl) de l’Imam Boussayri) dès l’apparition de la lune, pendant 10 jours successifs, en lisant un chapitre par nuit, en tant que moyen d’éducation au modèle prophétique, le très respecté Seydi Hadji Malick Sy (Rta) axa sa pédagogie sur trois objectifs principaux: la communication, l’éducation et la modestie.
Par stratégie communicationnelle, comme les érudits divergent sur la date exacte de la naissance du Prophète (Psl), dont la majorité estime que c’est le 12ème jour du mois lunaire de Maouloud (plutôt que le 10ème ou le 9ème), Maodo Malick, pour éviter de rater le jour exact, a occupé les 10 premiers jours du mois du Maouloud par le Burda, afin de laisser dans le coeur des sénégalais l’importance de la Nuit bénite du Prophète (Psl).
Ainsi, chaque nuit, les fidèles se retrouvent pour lire un passage du Bourde et louer le Prophète (Psl). Ils se reposent le 11ème jour et célèbrent l’anniversaire le 12ème Jour.
La deuxième lecture qu’il faut en faire, c’est la pédagogie. Car le Bourde offrait l’occasion au saint homme de Ndiarndé de rassembler tous ses Moukhadams ou dignitaires religieux à Tivaouane pour débattre des sujets d’actualités ou religieux avec eux, mais aussi pour évaluer l’état d’avancement des missions qu’il leur a confié.
Le 3ème aspect, c’est la modestie. En fait, Seydi El Hadj Malick Sy (Rta) a laissé ses écrits qui peuvent servir de référence comme Nûniya et Khilâs ad-zahab fî sîrat khayr al- Arab plus connu sous le titre de Mimiya, pour ne citer que ceux-là. Sous ce rapport, Maodo Malick fait montre d’une honnêteté intellectuelle rarement égalée.
Il cite toutes ses sources et expose les différences d’interprétations par rapport à tel ou tel événement. Cette démarche est plus conforme à l’éthique que le fait de dire: « je suis le seul à connaître, et le seul à le dire».