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SÉNÉGAL: Le premier ministre à la manifestation contre «Charlie Hebdo» – «Macky Sall est vexé par cette caricature»

Arrêter la provocation!

Samedi 24 janvier, place de l’Obélisque à Dakar. Dès les premières heures de l’après-midi, l’endroit est pris d’assaut par des manifestants venus répondre à l’appel de la Plateforme africaine pour le développement et les droits humains (Pladh). La sonorisation diffuse des versets coraniques, portés par des décibels. Les forces de l’ordre veillent au grain. La consommation de café et de boissons bien rafraichissantes donne du tonus à des manifestants venus défendre le Sceau des Messagers. Son écharpe parlementaire en bandoulière, Mamadou Lamine Diallo du mouvement «Tekki» dit vouloir proposer un projet de loi à l’Assemblée nationale pour protéger la religion. 

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Les fidèles sont blessés dans leur foi par les caricatures de Charlie Hebdo. Chacun y va de son inspiration fertile : «J’aime Mouhamed (Psl)»; «Je respire Mouhamed (Psl)»; «Je ne suis pas Charlie, je suis musulman», lit-on sur des pancartes, tableaux, prospectus ou tee-shirts à la couleur blanche, synonyme d’innocence. «Le Prophète n’a pas de portrait», martèle Mame, un fidèle. 

Le préposé au micro central commence par la sourate «Fatiha», enchaîne par la «Salatoul Fatita» avant de passer le témoin à Seyda Bineta Thiam. Le lead vocal de «Firqatoul Ahmadiya» chante la gloire du Prophète (Psl). Mme Thiam entonne la même chanson qu’avaient entonné les habitants de Médinatoul Almounawara: «Tala’a Al Badrou». Le public répond. L’assistance réclame plus. Elle cède et psalmodie un 2ème morceau: «Kayfa Tarqa» d’une voix de rossignol. 

Arrêter la provocation 

Le sermon du prédicateur Alioune Sall est sans équivoque. Emmitouflé dans une djellaba, Oustaz d’avertir: «Que de tels actes ne se répètent plus, il faut dire aux instigateurs d’arrêter». Autrement dit, il faut «arrêter la provocation». Pour le célèbre prêcheur, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Seydi hadji Malick Sy, entre autres érudits, ont dressé le portrait parfait du digne Messager d’Allah. «Un homme comme le Prophète ne va plus apparaître sur terre», dit-il, citant Serigne Touba, avant de renchérir: «Si le Prophète (Psl) n’était pas envoyé dans ce monde ici-bas, les hommes allaient s’éterniser dans des ténèbres», paraphrasant ainsi le Maodo de Tivaouane. Oustaz Alioune Sall d’affirmer: «Nous devons avoir la même détermination que Cheikh Omar Foutiyou Tall disparu à Bandiagara, Seydi Hadji Malick qui était toujours à la quête de la cité favorable à l’implantation et à la propagation de l’Islam, mais aussi Serigne Touba déporté au Gabon». 

Comme Outaz Sall, Cheikh Alassane Sène, jeune chef religieux, prend la parole. Il gagne aussi à l’applaudimètre après avoir revisité la sourate «An-Najm» pour parler du comportement «exceptionnel» du Prophète (Psl), qui a «un grade qui ne sera plus attribué» et qui est «le meilleur d’entre nous». Pour ce chef religieux, «la lumière exaltée du Prophète renseigne sur son degré de perfection qu’aucun n’être ne peut imiter encore moins représenter». L’assistance était acquise. «Parle! Parle! Parle!», disent les fidèles. 

Ce rassemblement contre Charlie Hebdo a vu aussi la participation aussi du chef supérieur de la collectivité lébou. Abdoulaye Makhtar Diop, d’un ton grave, déclare : « Il faut dire à la France d’arrêter. J’en arrive à la responsabilité de la France. Si la francophobie se développe aujourd’hui, c’est à cause de la France. Jamais autant d’exemplaires de Charlie Hebdo (7 millions) n’avaient été achetés en France. La vérité est qu’ils ont acheté ce numéro pour se moquer de nous ».

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