Leg catastrophique de Wade? Abdoulaye… aïe aïe!
Abdoul Mbaye, le Premier ministre du Sénégal, a animé une conférence de presse en présence de la quasi-totalité des ministres. Il a discuté la situation budgétaire, biens mal acquis, la sécurité intérieure, la crise casamançaise, la crise dans le football et même les accusations de blanchiment d’argent portées sur sa personne.
Après 7 mois passés au pouvoir, le gouvernement continue d’invoquer la situation budgétaire «catastrophique» de l’ancien régime:.Une manière pour Abdoul Mbaye et son équipe de justifier le retard dans la réalisation des attentes des populations.
«Un héritage des moins-values de recettes fiscales de plus de 53 milliards, programme agricole 2012 sans couverture budgétaire, inexistence d’un programme d’assistance au monde rural malgré une mauvaise campagne de production agricole, renchérissement des prix des produits alimentaires, fonds de soutien au secteur de l’énergie délesté des crédits d’investissements de 15 milliards CFA au profit du paiement d’arriérés du FESMAN (Festival Mondial des Arts Nègres)», souligne le banquier, signifiant ainsi à ceux qui s’impatientent de voir des réalisations concrètes de la part du gouvernement, que la première urgence a donc consisté à assainir les finances publiques.
Car, dit-il, «c’était la condition pour restaurer la confiance, celle des partenaires institutionnels mais aussi celle des investisseurs privés». Résultats: C’est 61 milliards de dépenses non prioritaires qui ont été annulées et 35 milliards économisés «en rationalisant l’organisation administrative ainsi que certaines dépenses de fonctionnement comme le téléphone».
Il s’agit notamment de l’appui au monde rural (34,2 milliards CFA), la dotation de 27 milliards CFA pour accélérer les investissements dans le sous-secteur de l’électricité. Ce, en plus des 120 milliards CFAnécessaires, à titre de compensation tarifaire pour rendre les coûts de l’électricité supportables pour les ménages et enfin le soutien aux prix des denrées de première nécessité (8 milliards CFA).
Abdoul Mbaye vante les efforts de son gouvernement: la baisse de 2 points du déficit public, la croissance du Sénégal à 3,7 % en 2012 et 4,3% en 2013, le lien recréé avec l’ensemble des partenaires, bilatéraux et multilatéraux du Sénégal, qui justifie l’augmentation du volume des financements destinés, entre autres, à la création d’emploi pour les jeunes, les femmes et à la lutte contre la pauvreté.
Mais également la restauration des grands équilibres macroéconomiques, l’implication des investisseurs privés dans la relance de la filière thonière avec la reprise de l’entreprise Sncds, adossée à un programme d’investissement de 10 milliards, générateur de 3000 emplois, le projet Senhuile-Senéthanol, d’un coût de 250 milliards CFA, (avec un gain de 103 millions USD pour le Sénégal), la résolution du contentieux de l’Etat avec la société Millicom sur la licence de téléphonie mobile Sentel, le démarrage de la saison touristique, l’augmentation des importations, sont autant de signes qui sont des indicateurs «incontestables» de la reprise économique, selon le Premier ministre.
Avec une enveloppe de 200,2 milliards CFA pour 2013, les investissements dans le secteur primaire vont enregistrer une hausse de 47 milliards CFA par rapport à 2012. Et c’est surtout pour la relance de l’agriculture, explique le Premier ministre Abdoul Mbaye. Aussi, plus de 105 milliards de francs Cfa seront consacrés, au secteur de l’énergie «pour accélérer les projets visant la satisfaction de la demande».
Le Premier ministre évoque également les 332,038 milliards CFA d’investissement destinés aux secteurs de la santé, de l’éducation, de l’assainissement, de la protection sociale, de la prise en charge des activités des femmes.
Selon M. Mbaye, l’enjeu pour son gouvernement est d’asseoir les mécanismes pour stimuler les opportunités de création d’une prospérité partagée et de réduire l’incidence de la pauvreté d’ici 2020.
