Rectorat n’est pas… protectorat?
Le Rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a été saccagé par des étudiants qui veulent bloquer les inscriptions dans les facultés. Condamnant l’acte, le Conseil restreint de l’UCAD demande la réquisition des forces de l’ordre et la traduction des auteurs devant le conseil de discipline. Le recteur est aussi prié de porter plainte.
Le Conseil restreint de l’Ucad, réuni en formation restreinte élargie aux partenaires sociaux, condamne, «avec la plus grande fermeté» les comportements qu’il qualifie «d’inacceptables dans l’espace universitaire». Pour lui, la situation est une «atteinte intolérable, une violation flagrante des franchises universitaires et des libertés académiques et une menace grave pour la sécurité des enseignants, du personnel administratif et technique, des étudiants et des biens».
Aussi, tout en condamnant ces agissements, le conseil s’indigne que «l’espace consacré aux débats d’idées cède la place à la confrontation physique et à la barbarie», apporte son «soutien total» au Recteur, président de l’Assemblée de l’Université. Mieux, il réitère la réquisition des forces de l’ordre.
En outre, il invite «instamment» le Recteur «à porter plainte et à prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la sécurité sur l’ensemble du campus». Le Conseil exige aussi que les auteurs identifiés, à l’origine des tentatives de blocage du fonctionnement des scolarités et des actes de vandalisme, soient «immédiatement traduits devant le conseil de discipline de l’Université, sans préjudice des poursuites pénales».
Hier, des étudiants organisés en gangs, selon le communiqué du rectorat, puissamment armés de machettes, de gourdins, de couteaux, de haches, de gaz asphyxiants, sous prétexte d’empêcher le retrait des formulaires d’inscription à l’Université Cheikh Anta Diop, ont investi les bureaux des scolarités des Facultés pour bloquer le déroulement des inscriptions qui, jusque-là, se poursuivaient normalement. Selon toujours le document, ces étudiants ont intimé l’ordre aux agents en service de «fermer, sans délai, leurs guichets». Une volonté à laquelle les agents se sont opposés, poursuit le communiqué.
Les étudiants se sont alors portés sur le Rectorat qu’ils ont «littéralement saccagé». Une dizaine de vigiles ont été agressés et blessés, dont certains à l’arme blanche, des vitrines ont été brisées, des voitures en stationnement saccagées, lit-on dans le document. D’après le communiqué, certains étudiants, déjà identifiés comme meneurs, ont été pris et mis à la disposition des forces de l’ordre.
D’autres seront traduits, dans les meilleurs délais, devant la Commission de discipline. A noter que le Saes tient aujourd’hui un point de presse sur la situation de l’enseignement supérieur.