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SENEGAL: Législatives 2012 – La grande percée des «religieux»

Religieux prestigieux en jeu!

Selon les premières tendances, les listes dirigées par des religieux comme Bess du Niak, le Mrds, le Pvd ou encore Faxas font leur entrée à l’Assemblée nationale: certains y sont avec 4 élus, d’autres par contre avec 2 députés.


De nouvelles forces politiques émergent au Sénégal. Il faudra désormais composer avec les marabouts politiciens. On ne semblait pas les prendre au sérieux, mais les coalitions dirigées par des religieux ont fait plus que de la figuration dans ce scrutin pour les législatives.

Le Mouvement Citoyen pour la Refondation Nationale (4 députés élus), le Mouvement pour la Réforme et le Développement Social (3 députés), le Parti pour le Développement (3 députés) ou encore le Mouvement Patriotique du Sénégal / Faxas (2 députés) ont fait une grande percée aux législatives du 1er juillet.

Elles devront supplanter beaucoup de partis politiques à l’hémicycle. Leur discours aura finalement séduit nombre de Sénégalais qui ont massivement exprimé leur choix pour ces politiciens atypiques en lieu et place des traditionnels partis.
Hormis le Mrds de Imam Mbaye Niang, ces listes viennent de se lancer pour la première fois dans des joutes électorales. Ces listes, dirigées par des religieux, doublés de leur casquette de politicien, ont créé la surprise en devançant de loin des partis traditionnels.

Serigne Mansour Sy Djamil, Imam Mbaye Niang comme Cheikh Modou Kara Mbacké et Serigne Khadim Thioune ont créé la surprise en devançant des formations comme Union pour le renouveau démocratique, Aj / Pads et autres.
Pourtant rien n’augurait une situation avec l’évolution démocratique du Sénégal où, selon plusieurs spécialistes, «la religion n’a pas sa place dans cette sphère». Mais, au regard des premières tendances qui se sont affichées, ils sont sortis du lot «glorieux».
Si elles ne sont pas arrivées en tête, elles sont venues derrière les ténors que demeurent Benno Bokk Yakkar, Bok Gis Guis et le Parti démocratique sénégalais (Pds). Et cela, dans pas de mal de centres de vote de la région de Dakar. De Keur Mbaye Fall à Hann Bel Air, c’est le même constat.

Cette situation serait due, selon le sociologue Mamadou Moustapha Wone, à une faillite de la classe politique traditionnelle. Pour lui, les politiciens traditionnels ont habitué les sénégalais à un double langage. Et ne tiennent jamais leurs promesses. C’est cel qui a entraîné cette timide percée de marabouts politiciens et des partis « religieux » est relative à la morale et à l’éthique qu’incarnent ces chefs religieux dans la conscience collective des sénégalais. C’est en quelque sorte une relation basée sur la morale et l’éthique qui lient les sénégalais avec ces marabouts». Lesquels, fait-il remarquer, «n’ont jamais été suspectés ou pris dans des malversations ou détournements. Ces personnages étant « proches » de Dieu dans la conscience collective des Sénégalais, c’est un aspect moralisateur qui est fait sur leur personne».

D’où la nécessité de leur confier ce pouvoir pour une gestion plus saine des fonds politiques et des derniers publics, selon le sociologue qui, d’après l’analyse de cette nouvelle donne, dira que les Sénégalais sont devenus plus regardants. A l’en croire, «Ils ne sont plus déterminés à donner la latitude aux politiciens de faire de ce qu’ils veulent ou désirent».

Avec l’émergence de mouvements citoyens et du développement de la société civile, le sociologue pense que la société est devenue plus regardante sur la gestion de la chose publique, sur la gestion des deniers publics.
Ce qui, à son avis, a consacré cette recomposition du paysage politique sénégalais avec la naissance «d’une Assemblée nationale multicolore. Cette percée des religieux n’est qu’une étape car dans les élections à venir une reconfiguration et une redéfinition encore plus importante sera notée».

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