Leylatoul Khadry… bien cadrée!
La communauté mouride a célébré, jeudi 9 aout, la nuit bénie de Leylatoul Khadry, conformément au calendrier établi à cet effet par Khadim Rassoul. Cette célébration de la Nuit des décrets, chère à la défunte Sokhna Maïmouna Mbacké, fille cadette du fondateur de la mouridya, figure parmi les événements religieux les plus importants de la ville sainte de Touba. Les manifestations ont été rythmées par la lecture du Saint Coran, les prières et chants de Khassidas.
La nuit des décrets qui, ainsi, tombe toujours un jeudi est connue et célébrée pour son importance dans l’islam, étant celle de la révélation du Saint Coran, porteuse de baraka égale à 1000 nuits.
L’une des motivations de l’initiatrice, Sokhna Maïmouna Mbacké était, entre autres, de rappeler aux fidèles leurs devoirs et obligations, les exhorter au respect des enseignements du coran et de la sunna, les inviter à se ressourcer et à renforcer leur foi.
La popularité de Sokhna Maïmouna, connue par le surnom affectueux de «Badiène», tient à une élégance et une beauté spirituelle qui ont fini de lui forger sa stature dans la sphère réduite des braves femmes qui ont marqué l’islam.
Pour rappel, c’était en 1950, alors qu’elle vivait à Darou Mouhty, que Badiène Maï sollicita et obtint d’El hadji Fallou Mbacké, le khalife général des mourides de l’époque, la recommandation de commémorer le leylatoul Khadry tous les ans.
À l’occasion elle avait offert un repas de trois poulets qui lui permirent d’avoir l’accord et l’agrément de Serigne Fallou.
Très satisfait de la démarche, le khalife prédit une grande ampleur a l’évènement qu’elle célébra depuis ce ndigeul de Serigne Fallilou en 1950 jusqu’à son rappel à Dieu le 4 février 1999 à l’âge de 74 ans.
À sa disparition, ses enfants ont pris le relais pour porter haut le flambeau. Aujourd’hui ce sont notamment Serigne Mohammed Mahfouz Mbacké et sa soeur Sokhna Bally qui se font un point d’honneur de perpétuer cette action.
La résidence Leylatoul Khadry sise aux Hlm et à la résidence Sokhna Mai près du marché Ocass n’ont pas désempli, les talibés et admirateurs dissertant le plus souvent sur ses enseignements dont ses dernières recommandations à sa descendance :
«N’envisagez guère d’organiser un Magal en ma mémoire autre que celui du leylatoul Khadr. Il me suffit simplement et moi je m’en contente entièrement».
Sokhna Maïmouna Mbacké marchait sur les traces de sa vénérable grand-mère Sokhna Diarra Bousso, affirment certains disciples.
Sokhna Maïmouna Mbacké avait marqué de son empreinte cette célébration à laquelle elle tenait plus qu’à toute autre chose ici bas. Jusqu’à son rappel à Dieu en 1998, soit pendant 50 ans, elle a sacrifié à l’exercice, réunissant chaque année des milliers de fidèles, toutes confréries confondues, pour rendre grâce au Tout-Puissant qui a révélé les Saintes Écritures à la meilleure des créatures, le prophète Mohamed (Psl). À l’image de son vénéré père Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Sokhna Maï ne s’est jamais séparée de son Coran.
Car elle était convaincue que la satisfaction et la bénédiction divine devaient passer par l’amour des paroles du livre saint. Depuis quatorze ans qu’il a repris le flambeau de sa sainte mère, Serigne Mouhamadou Mahfouz et sa sœur Sokhna Baly Mbacké ont, avec la bénédiction des Khalifes successifs, donné à l’événement une dimension toujours plus importante.
C’est ainsi qu’en dehors de la famille de Sokhna Maïmouna Mbacké, d’autres célébrations sont notées dans la cité religieuse, notamment à la devanture et à l’intérieur de la grande mosquée, celle de la concession de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, Khalife général des mourides à Tammin.
Sur place, la daara Hizbut Tarqyyah a chanté toute la nuit les panégyriques de Khadim Rassoul. Même ambiance à Darou Karim, dans la famille de Serigne Massamba Mbacké, jeune frère de Khadim Rassoul. Tout au long de la nuit, en dépit d’une pluie diluvienne, les disciples ont défilé sous les pavillons au rythme des Khassaïdes.
La délégation du gouvernement a été reçue à la résidence Leylatoul Khadry.
