Le pognon de l’oignon!
Après avoir testé, des années durant, leur capacité à satisfaire le marché local, les producteurs d’oignon au Sénégal veulent explorer l’espace sous-régional. Ils sont épaulés par les autorités qui prévoient une mission de promotion de l’oignon locale dans les pays de la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
Afin de valoriser et promouvoir l’oignon sénégalais dans les pays de la CEDEAO, l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX) et l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) ont décidé de conjuguer leurs efforts, organisant, à partir de mai prochain, une mission de sensibilisation dans certains pays ouest-africains.
Les producteurs nationaux d’oignon et exportateurs ont échangé sur les stratégies à adopter pour une meilleure vente de l’oignon sénégalais sur les marchés internationaux, notamment ceux de la sous-région ouest africaine.
Selon Alioune Sarr, directeur général de l’ASEPEX, deux raisons expliquent la tenue de cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la 2ème phase du programme de développement et de renforcement des capacités commerciales. Il s’agit d’une rencontre qui permettra de mettre en relation étroite les producteurs d’oignon et les exportateurs.
«Parfois, on produit et on ne sait pas où vendre, il fallait donc que les professionnels de ces deux secteurs puissent se réunir pour échanger», a soutenu M. Sarr, ajoutant que le Sénégal est devenu un pays gros producteur d’oignons avec près de 240..00 tonnes par an. Ensuite, l’autre raison, c’est de préparer, avec les exportateurs, une mission sous régionale, notamment au Mali, en Guinée, en Côte d’ivoire.
Cette initiative qui devra se dérouler vers la fin du mois de mai prochain, explique M. Sarr, vise à promouvoir l’oignon sénégalais. «Parce que les pays qui composent la zone de la CEDEAO importent 400.000 tonnes d’oignon par an des pays européens comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Une fois que les exportateurs et les producteurs seront déjà ensembles et connaîtront les acheteurs sur le marché de la sous-région, la question de la qualité du produit pourra être résolue», espère le patron de l’ASEPEX selon qui, dans la sous-région, les gens dépensent plus de 45 milliards CFA pour l’achat d’oignon, chaque année.
Pour sa part, Abdoul Amadou Sy, directeur de l’ARM, a fait remarquer que le Sénégal est, en même temps, un grand producteur et un exportateur d’oignon. Un paradoxe qu’il explique par le fait qu’on a, dans notre pays, un produit saisonnier avec un climat hostile, aussi la qualité et l’emballage du produit restent à améliorer. A ce tableau sombre, s’ajoute l’absence d’infrastructures de stockage et de conservation du produit.
«A l’aide du transfert de technologie, nous sommes en train de voir comment appuyer les producteurs pour qu’ils puissent conserver leur oignon le plus longtemps possible», a promis M. Sy, qui a révélé qu’il y a déjà des producteurs de la zone des Niayes qui exportent de l’oignon vers l’Espagne et les autorités comptent les accompagner afin qu’ils puissent aller vers d’autres destination.