Bateau… pêché!
Un navire de pêche ukrainien a été localisé «en train de pêcher frauduleusement» dans les eaux maritimes sénégalaises, a révélé, hier, à Saly, le ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, Haïdar El Ali.
La Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP) a localisé un navire ukrainien en train de pêcher « frauduleusement » dans les eaux sénégalaises, a annoncé jeudi, à Mbour, le ministre sénégalais de la Pêche et des Affaires maritimes, Haïdar El Aly.
M. Haïdar déclare avoir mis tout en œuvre afin de l’arraisonner et de lui infliger des amendes comme ce fut, récemment, le cas avec le navire russe « Oleg Naydenov », arraisonné et libéré après paiement d’une amende au Trésor public sénégalais.
« Nous avons localisé le navire ukrainien Kiev IK, maintenant, nous allons le poursuivre exactement comme nous l’avons fait avec Oleg Naydenov. Nous allons le saisir et lui mettre des amendes« , a-t-il déclaré le ministre sénégalais qui est par ailleurs un militant écologiste, soulignant que, du fait de la pêche illicite, illégale et non déclarée (INN), le Sénégal perd 150 milliards CFA.
Il était en compagnie d’Andris Piebalgs, commissaire européen en charge du développement, pour visiter le quai de pêche de Mbour et l’état d’avancement des travaux du projet d’assainissement des secondaires dont la phase II concerne les eaux usées.
M. Haïdar a toutefois signalé que la présence des navires étrangers qui pêche illégalement dans les eaux sénégalaises n’était pas la seule raison de la raréfaction de la ressource halieutique.
Selon lui, les acteurs et autres professionnels du secteur de la pêche doivent adopter des comportements responsables. « Nous ne pouvons pas nous développer si nous ne travaillons pas sur des axes comme celui de la gestion durable des ressources« , a ajouté M. Haïdar, qui a constaté avec amertume les limites de la portée du discours sur la « gestion durable des ressources. Tous ces mots que nous utilisons au quotidien, que nous entendons dans les discours, quand nous visitons les plages, nous constatons la présence de juvéniles et de petits thiofs. Arrêtons de discourir et passons à l’acte! Nous ne pouvons pas nous permettre certaines pratiques dans le secteur de la pêche. La ressource ne pourra jamais se régénérer, si chacun fait comme bon lui semble. Si nous voulons la régénération de la ressource, on doit passer à des actes concrets et non à des vœux pieux à n’en plus finir ainsi que des discours« .
Le ministre sénégalais de la Pêche et des Affaires maritimes a préconisé l’organisation et la structuration du secteur de la pêche artisanale, avec l’appui et l’accompagnement de l’Union européenne, à travers la Commission en charge du développement.
« Si ensemble nous allons dans le même sens, je peux vous garantir que la ressource reviendra dans nos eaux. Mais, si nous continuons à faire des pratiques ou de tenir des discours, des séminaires, rapports et autres comptes rendus qui ne mènent à rien, nous n’irons nulle part« , a-t-il poursuivi.