Que la paix… recommence en Casamance!
Pour donner des chances au processus de paix engagé par le régime de Macky Sall, le chef rebelle de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), Salif Sall, a annoncé un cessez-le-feu unilatéral.
Cette décision fait suite aux accords des deux parties à la suite de leur rencontre en février dernier à Sant’Egidio (à Rome) au cours de laquelle elles se sont engagées «à tenir un comportement qui puisse favoriser les négociations pour le retour de la paix en Casamance et réduire les souffrances des populations».
Le chef de la branche armée du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance), Salif Sadio, vient de décider d’un cessez-le-feu unilatéral pour donner, dit-il, une chance aux négociations de paix en cours dans la région méridionale du Sénégal.
Salif Sadio explique sa décision de cessez-le-feu unilatéral, c’est-à-dire «imposé à ses combattants», par l’engagement du gouvernement à parvenir à une paix durable et au démarrage des négociations à Sant’Egidio.
Cette décision de Salif Sadio sonne comme une matérialisation des engagements pris à Sant’Egidio, à Rome, en février dernier, dans le cadre des négociations pour le retour de la paix en Casamance par les émissaires du chef rebelle du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance et ceux du Président Macky Sall.
Les deux délégations s’étaient entendues sur le contenu d’un document relatif aux « Mesures de confiance mutuelle» et où elles s’engagent «à tenir un comportement qui puisse favoriser les négociations pour le retour de la paix en Casamance et réduire les souffrances des populations». Le cessez-le-feu unilatéral du chef rebelle entre dans ce cadre.
Les deux parties avaient aussi décidé de «Prendre des mesures garantissant la libre circulation, dans le cadre des négociations de paix, de M. Salif Sadio, Chef du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance et de ses mandataires».
Et de «Rendre publique la position du gouvernement sénégalais qui a indiqué par écrit « qu’il n’existe aucun mandat d’arrêt décerné à l’encontre de Salif Sadio ».
Salif Sadio a reçu copie du document et il circule, de même que ses mandataires, librement. Il parle des rencontres avec les populations qu’il est en train d’organiser pour leur expliquer ses missions et ce qui est en train de se faire. C’est le cas du meeting qu’il a tenu à Baypeul dans le nord Sinthian le dimanche dernier.
Le chef rebelle parle aussi des autres factions du MFDC et déclare qu’elles se sont auto-exclues du processus dans la mesure où elles ont accepté, par le passé, d’entrer dans le jeu de corruption du régime de Me Wade. Il poursuit que ce sont les mêmes qui avaient rejeté sa proposition de négociations à Rome et cela avec la complicité de certains cadres casamançais.
Salif Sadio dément toute tentative de rapprochement ou de réconciliation avec César Atout Badiate, le chef rebelle de la faction sud.
Le patron de la faction Nord avertit les autorités étatiques de ne pas profiter de ce cessez-le-feu pour provoquer les combattants.
Pour rappel, le 3 novembre 2013, une délégation du gouvernement de la République du Sénégal et celle du MFDC se sont rencontrées à Rome, sous la médiation de la Communauté de Sant’Egidio, dans le but de permettre le retour de la paix en Casamance.
Cette rencontre a pu aboutir à la rédaction d’un agenda commun pour les négociations. Les négociations entre le gouvernement du Sénégal et le MFDC ont démarré, à Sant’Egidio au mois d’octobre 2012. Il y a eu ensuite la libération des 8 militaires Sénégalais pris en otages par le MFDC, le 9 décembre 2012.