Affaire d’un transfert à faire?
Le guide des Thiantacounes Cheikh Béthio Thioune a été transféré de la prison de Thiès à Rebeuss. Ses avocats crient au «scandale». Ils estiment que la mesure est «illégale».
Après 6 mois passés à la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès, Cheikh Béthio Thioune a été transféré à la maison d’arrêt de Rebeuss (Dakar). C’est très tard dans la nuit du lundi au mardi que le guide des Thiantacounes a été extrait en catimini de sa cellule de prison. Ni ses avocats, encore moins sa famille, ont été mis au courant de cette opération qui s’est déroulée dans la plus grande discrétion pour éviter que les disciples du Cheikh ne s’invitent à la partie.
D’ailleurs, selon Me Bamba Cissé, un de ses conseils, cette mesure serait prise par l’administration pénitentiaire qui a contourné aussi bien le procureur de la République auprès du tribunal régional de Thiès, le juge d’instruction auprès de cette dite juridiction qui a en charge le dossier et les avocats du Cheikh.
«Ce n’est pas normal. C’est une mesure illégale. L’administration pénitentiaire aurait dû nous informer, ne serait-ce que par courtoisie», a-t-il martelé. Selon lui, les gardes pénitentiaires qui étaient chargés de transférer leur client à la prison de Rebeuss lui ont prétexté qu’ils allaient l’amener au pavillon spécial de l’hôpital Principal de Dakar pour réussir leur opération.
Selon certaines sources, le transfert du prévenu le plus célèbre de la maison d’arrêt et de correction de Thiès obéirait à des raisons de sécurité.
«Les responsables de la prison de Thiès avaient du mal à faire montre de la rigueur nécessaire quant à la gestion de la détention du Cheikh. Entre des visites non déclarées et un laxisme, la situation devenait ingérable, puisqu’on semblait en faire un détenu spécial avec des privilèges interdits par le règlement intérieur de la prison», dit-on.
Cheikh Béthio Thioune est inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis le 26 avril dernier par un juge d’instruction du tribunal régional de Thiès pour meurtre, complicité de meurtre, inhumation de cadavres sans autorisation et détention d’armes et association de malfaiteurs. Déjà, la semaine dernière, ils ont introduit une nouvelle demande de mise en liberté provisoire au bureau du juge d’instruction auprès du tribunal régional de Thiès.
