Démocratie 3.0?
Si la 2ème génération de l’élite politique sénégalaise est celle qui a porté Abdoulaye Wade au pouvoir, la 3ème génération est celle qui l’en a chassé avec le concours des média et des réseaux sociaux.
A l’instar du web 3.0 ou du journalisme 3.0, plus interactif, plus participatif et plus informatif, la citoyenneté nouvelle du Sénégal est à classer malgré une maturité politique certes séculaire mais aujourd’hui renforcée par l’apport des NTIC, au panthéon des grandes démocraties.
Les nouveaux média à travers les réseaux sociaux, la presse en ligne, ont joué un rôle important dans la réalisation de cette 3ème alternance politique au Sénégal.
La symbolique du chiffre 3 s’est beaucoup invitée dans cette élection sénégalaise. Macky Sall est le 3ème président sénégalais après le père de l’indépendance Leopold Sedar Senghor, qui empêchât le 3ème mandat du président Wade.
Macky Sall a été porté au pouvoir par un fort élan citoyen entretenu par 3 composantes essentielles:
■ les mouvements de jeunes (Y’en a marre);
■ les mouvements citoyens (Fekke Ma Ci Boolé, Yamalé, Luy Jot Jotna, etc…);
■ et les coalitions de partis (Benno siggil sénégal, Benoo ak Tanor, Booke yaakar).
Il devrait désormais composer donc avec un nouveau type d’électeur sénégalais.
Un électeur averti, citoyen et qui demandera dorénavant des comptes dans la gestion de la chose publique. Un militant qui n’est plus à la solde d’un marabout quelconque encore moins d’une chapelle politique mais plutôt demandeur de l’acquisition des droits dits de la troisième génération: droit à l’éducation, à la santé, au travail, à un toit décent, et à la technologie.
Des exigences à n’en pas douter qui installeront le Sénégal dans une «3ème République» celle des valeurs d’équité, de justice, de travail, de solidarité, d’exigence et de probité morale tel que prôné par Macky Sall.
Une nouvelle ère démocratique, sevrée de fraudes électorales, une démocratie participative de citoyens imbus des valeurs d’autonomie et de liberté, autrement dit celle de la démocratie 3.0.
Qui disait à tort que la démocratie n’était pas faite pour l’Afrique? Elle semble plutôt en avance.
Aliou Goloko