Anomalie Somalie!
La Somalie aurait dû se doter d’un président, lundi 20 août, puis qu’expire le mandat des institutions fédérales mis en place en 2004. Depuis la chute de Siad Barre, en 1991, la Somalie n’a plus connu de gouvernement central. Le président de la transition sortant pourrait être l’un des favoris de cette élection. Son Premier ministre et le président de l’Assemblée sont ses adversaires les plus sérieux pour obtenir le siège de chef de l’Etat de Somalie.
Cette nouvelle étape du processus politique était cruciale, mais n’aboutira pas pour l’instant. Les députés fraichement désignés par une assemblée de chefs coutumiers n’ont pas élu le nouveau président pour des raisons de procédures. Même si la nouvelle chambre s’est bien réunie, comme prévu, les parlementaires expliquent qu’avant toute élection présidentielle, il leur faut d’abord désigner le président de l’Assemblée et ensuite constituer le comité électoral pour enfin envisager d’élire un président.
C’est une nouvelle assemblée parlementaire, incomplète, qui s’est réunie à Mogadiscio. Il manque encore 73 députés alors que la chambre compte au total 275 sièges. Mais le nombre restreint de députés n’était pourtant pas un obstacle pour élire un chef d’Etat. En effet, le comité technique de sélection, chargé de désigner les parlementaires, avait précisé qu’il y avait assez de députés pour remplir cette tâche.
Autre perturbation pour cette première réunion, le doyen des députés a fait déplacer l’Assemblée, de l’ancien Parlement à l’aéroport de Mogadiscio, base de l’Amisom. Les députés craignant pour leur sécurité ont préféré se mettre sous la protection de la force de l’Union africaine en Somalie. Pourtant, même si la capitale somalienne subit régulièrement des attaques et des attentats, la sécurité s’est fortement améliorée l’année dernière. En août 2011, les shebabs, les insurgés islamistes, ont été chassés de la ville.
La communauté internationale, qui avait pourtant tout fait pour que le calendrier soit respecté, ne souhaite pas prolonger une troisième fois le mandat des institutions de transition. Déjà en 2009 et 2011 ce mandat avait été reporté. Cette fois-ci il n’en est plus question. Mais des observateurs notent que l’insistance de la communauté internationale quant au strict respect des délais pourrait bâcler le processus politique en cours.