Tous à Kin!
Pour l’ensemble de la famille de la Francophonie, le 14ème sommet de l’organisation qui se tient en ce moment à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, est loin de relever d’une simple routine. Il signe les retrouvailles de tous les membres de la communauté.
Absente de ces rendez-vous bi-annuels, la Côte d’Ivoire y signe son retour. Depuis le sommet de Moncton, au Canada, en 1999, la Côte d’Ivoire n’avait plus jamais été présente à ce rendez-vous. Le Président Alassane Ouattara qui arrive à Kinshasa, ce vendredi 12 octobre, est donc très attendu, d’autant plus qu’il a contribué (directement ou indirectement) à faire tomber les tensions qui localement planaient sur l’organisation de la rencontre.
La délégation ivoirienne déjà sur place fait ainsi l’objet de toutes les attentions et est même regardée avec un certain charme. Résolument engagée dans une démarche de progrès vis-à-vis du monde entier, la Côte d’Ivoire a déjà marqué le coup en offrant, le mardi 9 octobre dernier, une soirée culturelle qui se présente comme l’un des moments forts de ce sommet.
Le Conseil permanent de l’organisation s’est ensuite réuni mercredi 10 octobre et, jeudi 11 octobre, s’est tenue la 28ème session de la conférence ministérielle pour préparer la Conférence des chefs d’État et de gouvernement qui s’ouvre vendredi pour s’achever dimanche.
L’aéroport de N’Djili affiche à l’attention de toute la famille de la Francophonie un radieux «Mboté» (bonjour, en lingala) qui va être particulièrement chaleureux ce vendredi, journée consacrée à l’arrivée des chefs d’État et de gouvernement.
Le Sommet de la Francophonie est l’instance suprême de l’organisation. Elle se réunit tous les deux ans et est présidée par le chef d’État du pays hôte. Elle statue sur l’adhésion des nouveaux membres de plein droit, des membres associés et des membres observateurs. Elle définit les orientations de la Francophonie et élit le Secrétaire général.
Le premier sommet s’est tenu en 1986 à Versailles en France et le tout dernier à Montreux.
La République démocratique du Congo est le 4ème pays africain à accueillir le sommet de la Francophonie après le Sénégal en 1989, le Bénin en 1995 et le Burkina Faso en 2004.
Viendra? Ne viendra pas? Le suspense a longtemps plané sur la participation ou non du Président français à ce 14ème sommet. Alors qu’une partie de l’opposition congolaise plaidait pour son absence afin de ne pas cautionner le régime de Joseph Kabila qu’il accuse de mille maux, le Président français a décidé d’être là. Mais comment sera-t-il accueilli?
Les relations entre Kinshasa et l’Elysée sont quelque peu tendues depuis mercredi, à la suite des dénonciations de la situation des droits de l’homme en Rdc faites par le Président français, les jugeant «inacceptables». Le gouvernement congolais a réagi ce même mercredi, jugeant lui aussi les propos de François Hollande… «inacceptables».
Cette poussée de fièvre fait le bonheur de l’opposition qui rit sous cape et la presse proche d’elle en fait ses choux gras. Mais cela ne devrait pas avoir un réel impact sur le sommet, d’autant plus que Kinshasa assure que des «efforts» sont faits pour les droits de l’homme, en général, celle de l’opposition politique en particulier, pour peu qu’elle se montre courtoise et respectueuse de l’ordre public.