Paix… soudaine au Soudan?
Les délégations du Soudan et du Soudan du Sud ont signé deux accords portant sur les questions de citoyenneté et de frontières, à Addis-Abeba où, depuis le 6 mars, des négociations se tenaient, sous l’égide de l’Union Africaine (UA), représentée par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.
Près de 700 000 Soudanais du Sud résident encore au Nord et sont devenus des étrangers depuis la partition. Il en est de même pour les milliers de Soudanais installés au Sud.
Un comité conjoint sur la citoyenneté devrait être mis en place. Il sera dirigé par les ministères de l’Intérieur des deux pays. Les libertés de mouvement, de résidence et de propriété devraient aussi être garanties.
«En ce qui concerne le statut de ceux qui résident dans l’Etat voisin, ces libertés seront garanties. Cela devrait donner l’assurance aux populations du Soudan du Sud et du Soudan que les gouvernements sont déterminés à protéger les intérêts du peuple, dans le cadre des changements qui ont lieu», a déclaré l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki.
Les deux Etats devraient également commencer la matérialisation de leurs frontières. Selon Idriss Abdul Gadir, chef de la délégation soudanaise, cela présage d’un réel changement d’état d’esprit: «Aujourd’hui, le plus important pour nous n’est pas la signature de ces accords mais l’esprit qui a été montré ici. On parle d’une nouvelle méthodologie où chaque Etat rechercherait la viabilité de l’autre».
Les présidents du Soudan, Omar el-Béchir, et du Soudan du Sud, Salva Kiir, devraient se rencontrer Juba, la capitale du Sud Soudan, d’ici deux semaines pour acter ces accords et poser de nouvelles bases avant les difficiles négociations sur le pétrole.