Confronté à plusieurs défis!
Le président soudanais sortant, Omar el-Béchir, a remporté l’élection présidentielle du 27 avril pour un nouveau mandat de 5 ans avec 94,5 % des voix. Le candidat de l’opposition, Fadl el-Sayed Shouiab, du Parti de la vérité fédérale, n’a recueilli que 1,43 % des voix. Cette victoire était largement prévisible, à l’issue d’un scrutin boycotté par les 13 candidats de l’opposition.
Bien que réélu à la tête de son pays, Omar el-Béchir va faire face, comme ce fut le cas depuis des années à une série de défis pour remettre l’économie soudanaise sur les rails et le sortir de l’isolement international. Ceci, pour la simple raison qu’avec l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, le Soudan a perdu environ 75% de ses ressources pétrolières. L’inflation est galopante et le taux de chômage est au-dessus de 30%.
«La dette souveraine soudanaise a dépassé les 40 milliards USD, que le pays est incapable de rembourser. Le gouvernement veut donc un effacement des dettes», souligne l’économiste Hassan Makki.
Le Soudan est soumis à un embargo économique américain depuis 1997 pour violations présumées des droits de l’Homme et des accusations de liens avec le terrorisme. Et depuis 1989, le pays est isolé sur la scène internationale.
L’élection présidentielle qui a porté une nouvelle fois Omar el-Béchir à la magistrature suprême de son pays est la deuxième élection multipartite depuis son arrivée au pouvoir en 1989, après un coup d’Etat. Ce scrutin a été fortement critiqué, notamment par l’Union européenne, la Grande-Bretagne, la Norvège et les Etats-Unis.
Dans son discours après la proclamation des résultats, Omar el-Béchir a indiqué que son parti détiendra 323 sièges, dont 128 occupés par des femmes sur les 425 de la prochaine Assemblée nationale.
Au pouvoir depuis plus de 25 ans, Omar el-Béchir est visé par deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et génocide commis au Darfour, une vaste région ouest-soudanaise. Ce qui limite grandement sa liberté de mouvement.