Soudain la paix au Soudan?
Quelques heures après la fin du délai imposé par l’ONU, le Soudan et le Soudan du Sud ont trouvé un accord sur la délicate question du pétrole, un dossier qui empoisonne les relations entre Khartoum et Juba depuis la création du nouvel Etat sud soudanais, il y a un an.
Cet accord est intervenu quelques heures après la visite à Juba de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, qui avait mis la pression sur les deux parties.
«Le pétrole va couler» a annoncé Thabo Mbeki, l’ancien président sud-africain et médiateur de l’Union Africaine (UA), selon qui un accord a été trouvé sur l’aspect financier de la répartition de la manne pétrolière entre les deux voisins.
Thabo Mbeki n’a pas donné beaucoup de détails. L’urgence était visiblement d’annoncer cet accord, avant que les Nations Uies ne prennent des sanctions contre les deux frères ennemis. Les Etats-Unis, alliés de toujours du Soudan du Sud, poussaient, eux aussi, à la signature d’un accord, même «provisoire».
Il faut dire que la situation était devenue intenable. Depuis l’indépendance du Sud, en juillet 2011, les puits de pétrole sont situés dans le nouvel Etat, alors que les voies d’exportation passent forcément par le Nord. Khartoum ne s’était pas privé d’imposer de lourdes taxes sur le transit du brut. Du coup, pour marquer sa colère, Juba avait fermé les robinets, se privant de 98% de ses ressources !
La situation n’était guère plus brillante au Nord, avec, là aussi, un lourd manque à gagner dans un contexte social particulièrement tendu: hausse des prix et manifestations violentes. Les deux voisins étaient donc condamnés à s’entendre. C’est ce qu’ils ont reconnu cette nuit après des mois de blocage.
Concernant l’autre de point de friction entre le Soudan et le Soudan du Sud, la région frontalière d’Abyei, riche en pétrole, son statut final sera discuté lors d’un sommet entre les présidents des deux pays, prévu en septembre 2012.