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STEPHEN OGONGO – Le coordinateur du mouvement ‘Cara Italia’: « Réduire de 4 ans à 1 mois le délai de traitement des demandes de naturalisation italienne

L’affaire dite « Suarez » (traitement super accéléré du dossier de naturalisation du footballeur uruguayen) a remis le débat sur la réforme de la nationalité italienne sous les feux de la rampe. A tel propos, Stephen Ogongo, fondateur et coordinateur du mouvement panitalien ‘Cara Italia’ (Italie Chérie), fait une intervention sur la question.


« Il est triste de devoir souligner qu’il est extrêmement compliqué d’avoir la nationalité italienne, surtout si on n’est pas un sportif très riche ou si on a eu un ancêtre italien. Si on est né en Italie de parents étrangers, des gens ordinaires qui y vivent depuis des années, travaillent, paient des impôts (comme un Italien moyen), on doit attendre d’avoir 18 ans et ce n’est même pas garanti qu’on aura la nationalité.

Je connais beaucoup de gens qui sont nés et ont grandi ici, qui n’ont jamais quitté les frontières de l’Italie, qui ne sont pas citoyens de leur pays d’origine. J’ai aussi un ami qui est né dans la capitale de parents capverdiens, qui, à cause d’un malentendu, n’a pas demandé la nationalité à temps et quand il l’a fait, on la lui a refusée. Et pas seulement cela. Il est devenu un immigrant en situation irrégulière (immigrant pour dire pourquoi, étant né en Italie, il ne doit pas être considéré comme un immigrant: immigrant d’où? Du ventre de sa mère?). C’est ainsi qu’on lui a même donné un préavis de 20 jours pour quitter le pays.

Lorsqu’on est en contact avec ces jeunes qui sont en fait italiens mais que l’État refuse de les connaître en tant que citoyens, savoir qu’il y a des gens comme Suarez qui n’ont jamais vécu ici, qui arrivent,, un jour pour passer l’examen de langue italienne (durée de 12 mn) et qui repartent immédiatement après, avec la certitude d’avoir un passeport italien dans le délai de quelques semaines, on ne peut pas s’empêcher de se demander pourquoi l’État italien se comporte si injustement.

Une question à l’État italien: les gens comme Suarez sont-ils plus italiens que ceux qui sont nés, ont grandi et vivent ici depuis des années?
Depuis que le scandale Suarez a éclaté, j’ai vu beaucoup de colère et surtout de déception de la part d’enfants italiens qui n’ont pas encore la nationalité de leur pays d’origine. Refuser la nationalité à ces jeunes et enfants est une grande injustice.

Depuis plus de 20 ans, les politiciens et les gouvernements de droite et de gauche n’ont jamais eu le courage de réformer une nationalité digne d’un pays civilisé et multiculturel. Assez de rhétorique. Assez d’hypocrisie. Il est temps de procéder à cette réforme. Nous ne pouvons pas continuer à refuser ce droit à ces enfants d’Italie. Je dis souvent qu’en refusant la nationalité à ces enfants et à ces jeunes, l’Italie se comporte comme une mère qui ne reconnaît pas ses enfants.

Le scandale Suarez éclate au bon moment, alors que le gouvernement est sur le point de modifier les décrets « Insécurité », voulus par le leader de la Lega, Matteo Salvini.
L’un de ces décrets a porté de 24 à 48 mois le délai pour la conclusion des procédures d’octroi de la nationalité par résidence et de la nationalité par mariage. En même temps, a été augmentée de 200 à 250 euros la contribution que chaque demandeur doit payer. C’est déjà illogique d’augmenter le coût d’un service en diminuant sa qualité. Mais pour le gouvernement, tout était normal.

Grâce à l’affaire Suarez, nous avons eu la confirmation que les procédures d’octroi de la nationalité peuvent être conclues dans un délai de 2 semaines.
C’est pourquoi, dans le cadre de la réforme des décrets sur la sécurité nationale, nous demandons au gouvernement de réduire de 48 mois à 1 mois le délai pour la conclusion des procédures d’octroi de la nationalité italienne.

Prendre 4 ans pour examiner une demande de nationalité semble être une stratégie pour décourager les gens, entraver et limiter le nombre de personnes qui acquièrent la nationalité italienne. Est-on sûr qu’il faut vraiment au moins 4 ans pour examiner les documents d’une personne qui vit ici depuis au moins 10 ans, qui a un permis de séjour, une carte d’identité, un code fiscal, et dont l’État a déjà toutes les données?

J’espère que le processus bureaucratique menant à l’acquisition de la nationalité italienne reviendra à un rythme raisonnable avec la réforme des décrets « Insécurité » du ministre de l’Intérieur de l’époque, Matteo Salvini.

Stephen Ogongo
Coordinateur de Cara Italia

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