Son rival refuse les résultats!
La Commission électorale nationale (NEC) tanzanienne a annoncé, le 29 octobre, la victoire du candidat du parti au pouvoir John Magufuli à la présidentielle, un résultat immédiatement rejeté par l’opposition dont le candidat s’est autoproclamé vainqueur.
John Magufuli a obtenu 58,46% des suffrages exprimés (8,8 millions de voix), selon les résultats proclamés par la NEC. Son principal rival Edward Lowassa, le candidat du Chadema (Parti pour la démocratie et le développement), principale formation de l’opposition, a récolté 39,97% des suffrages (6,07 millions de voix). «Je déclare formellement que John Pombe Magufuli a été élu président de la République unie de Tanzanie», a annoncé le président de la commission, Damian Lubuva.
Edward Lowassa a refusé d’accepter les résultats annoncés par la commission électorale et s’est autoproclamé vainqueur avec 62% des voix. «C’est moi et personne d’autre. Nous refusons d’accepter cette tentative de déposséder les citoyens de Tanzanie de leurs droits démocratiques, ce que fait exactement la Commission électorale nationale en annonçant des résultats qui ne sont pas vrais», a-t-il déclaré.
La Commission électorale a publié les résultats à l’échelle nationale en dépit de l’annulation des élections à Zanzibar, où quelque 500.000 électeurs devaient désigner leur propre président et leurs députés, mais aussi le nouveau président tanzanien. La Commission électorale de Zanzibar a décidé le 28 octobre d’invalider les élections sur l’archipel en raison de fraudes et de convoquer un nouveau scrutin.
John Magufuli a été ministre des Travaux publics dans le précédent gouvernement. Il succède à Jakaya Kikwete, qui n’a pas brigué un nouveau mandat conformément aux dispositions de la Constitution.
Agé de 55 ans, le nouveau président est un ancien professeur de mathématiques et de chimie apprécié pour son savoir-faire et son intégrité. Il avait aussi occupé plusieurs postes ministériels auparavant. Magufuli est chrétien, Kikwete est musulman. Une règle non écrite veut que chrétiens et musulmans se succèdent au pouvoir en Tanzanie où les deux communautés rassemblent chacune la moitié de la population.