Lettre ouverte d’une seconde génération: « Même pour un poste à la commune, on m’a dit que le ‘hijab’ pouvait être un problème« .
« Ce n’est pas simple d’être une seconde génération en Italie. Si en plus on porte le tchador, alors c’est encore plus compliqué ». C’est ce que raconte, dans une lettere publiée sur le quotidien ‘La Repubblica’, Sama (25 ans), une milanaise d’origine égyptienne, en Italie depuis l’age de 16 ans et docteur en Sciences Politiques.
“A cause du voile islamique, c’est difficile de passer un colloque« , dénonce Sama, qui est musulmane et porte le ‘hijab’, foulard qui couvre les cheveux laissant le visage découvert. “Chaque fois, après un intérêt initial manifesté au téléphone par mes interlocuteurs à propos de mon curriculum vitae, j’ai du me confronter à la froideur et l’embarras de qui se trouve face à une fille voilée comme moi« .
Que le voile puisse devenir un handicap, elle en a eu la confirmation dans le dernier colloque, quand elle se proposait pour un poste à la Commune de Milano.
“La fonctionnaire qui m’a rencontrée m’a posé diverses questions pour me faire expliquer pourquoi je porte le voile et elle m’a expliqué que, travaillant dans un bureau public, le ‘hijab’ aurait pu être un problème. Les mêmes observations qu’on m’avait faites dans un colloque précédent pour un poste de médiatrice culturelle. Et les mêmes phrases que tant d’autres fois, j’ai du écouter, quand je me présentais pour un colloque de travail dans des magasins ou des bureaux privés”.
Et Sama, exaspérée, de se demander si c’est là le sort escompté pour qui, comme elle, vivant à Milano, et bien que venant de l’Egypte et étant musulmane, ne se sent pas du tout étrangère?
« J’ai grandi dans votre culture: Combien de temps encore dois-je chomer? Devrai-je renoncer à mon mode de vie pour pouvoir espérer etre considérée comme tous les autres jeunes docteurs milanais?« , conclut Sama.
Elvio Pasca