Paix à son âme!
Sylvanus Olympio, premier président du Togo et père de l’indépendance du Togo, a reçu l’hommage religieux des Togolais le 13 janvier 2013, date anniversaire du cinquantenaire de son assassinat.
Pour l’occasion, l’esplanade du Palais des congrès, à Lomé, s’est transformée en un lieu de culte multiconfessionnel, où l’appel au pardon, à la réconciliation et à l’unité a été le maître- mot. Si le fils de Sylvanus Olympio, Gilchrist, était aux premières loges, l’opposition, elle, était aux abonnés absents.
Les chefs religieux des communautés, musulmane, catholique et protestante ont, devant un parterre d’invités, dont le chef de l’Etat Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio fils du défunt, et une foule de fidèles, prié pour la mémoire de l’illustre disparu. Une prière inter- religieuse où l’on a beaucoup entendu les mots paix, unité, pardon, justice et réconciliation. Les dignitaires religieux musulmans, avec à leur tête le président de l’Union des musulmans du Togo, ont indiqué que le temps est venu pour le pays de tourner le regard vers l’avenir dans la paix, la tolérance et la réconciliation. Ils ont insisté sur le fait que «aimer sa patrie fait partie de la foi».
La prière oecuménique, dirigée par Mgr Denis Amouzou Dzakpa, archevêque de Lomé, et des pasteurs des Eglises protestantes, a permis d’interpeller les dirigeants togolais (les bergers) sur leur responsabilité dans le bien du peuple (les brebis). «Un leader a une lourde responsabilité vis-à-vis de ceux dont ils ont la charge», selon les leaders chrétiens.
L’archevêque de Lomé a invité tous les Togolais à être capables d’amour et non de haine. Il a prié pour un vivre ensemble fondé sur la liberté et la justice. Evoquant les élections législatives et locales à venir, les hommes d’Eglise ont plaidé pour que le processus se déroule dans de bonnes conditions afin que l’on aboutisse à des élections «paisibles, crédibles et transparentes».
A la fin de la cérémonie, 5 enfants représentant les 5 régions administratives du Togo, donc la nation, ont déclamé des textes du Cardinal Godfried Danneels et du Pr Tariq Ramadan, sur la réconciliation. Pour ce dernier, «seule une authentique réconciliation engendre une paix durable dans la société». A travers cette cérémonie de recueillement, les religieux ont fait leur part du chemin, dans la quête de la réconciliation au Togo, même si on se demande s’ils ne prêchent pas dans le désert. Pour preuve, l’opposition a décliné l’invitation de prendre part à cette commémoration.