Ceux qui pensaient que Solomon Zemenfes était indéboulonnable avaient vu tout-faux. Les Étalons leur ont prouvé le contraire. Attaqué, le maillot jaune érythréen n’a pas pu réagir et a cédé son bien acquis au Burkinabè Harouna Ilboudo.
Alors qu’il ne restait plus que 4 étapes à disputer, les Étalons ont réussi un coup en dépossédant l’Érythrée de sa précieuse tunique. Certes, un des coéquipiers de Solomon Zemenfes, en l’occurrence, Dawit Haïle, a remporté l’étape à Bobo-Dioulasso après une course de 3h16mn50s soit une moyenne de 40,846km/h, mais l’information majeure est la perte du maillot jaune par les hommes d’Asmara.
Pourtant au départ de l’étape, c’est un maillot jaune plus que serein qui s’était présenté sur la ligne. Affichant une bonne mine et acceptant volontiers de poser avec les supporters. Mais cette mine allait vite se renfrogner dans le peloton. Car, sous l’impulsion du Français Médéric Clain, auteur de l’échappée, il ne vit plus la poussière de Harouna Ilboudo qui avait attrapé la bonne roue pour prendre la poudre d’escampette.
Alors que Zemenfes avait dans son viseur Seydou Bamogo, 2e au classement général au temps, c’est un troisième larron qui allait lui tailler des croupières prouvant ainsi les caprices et la versatilité du maillot jaune qui a cette faculté à changer de main comme si l’endosser était porter une chape de plomb.
L’étape Pâ-Bobo-Dioulasso qui a réussi bien aux Burkinabè, venait encore de leur fournir un maillot. Et pas n’importe lequel. Harouna Ilboudo qui possédait une seconde d’avance sur son poursuivant était le nouveau leader du classement général au temps et détenteur de la tunique jaune (LONAB).
Solomon Zemenfes, le coureur déchu, se consola en gardant son maillot vert (Total) aux points et celui du meilleur jeune (Lafi).
L’Algérien Nassim Saïdi conserva lui, jalousement, son maillot des sprints intermédiaires (Castel Beer).
Pour avoir tiré à lui tout seul l’échappée sur plus de 30 km, Médéric Clain hérita du maillot de la combativité (CIM FASO) et du maillot de l’équité (UNICEF).
Celui du fair-play revint au tricolore Vincent Graczyk.