Affaire de transfert à faire!
Quelque 30 millions d’émigrés africains ont envoyé une valeur de 60 milliards USD à 120 millions de bénéficiaires au cours de l’année 2012, selon la Banque mondiale (BM) qui souligne toutefois le coût onéreux de ces transferts d’argent sur le continent.
La BM invite les décideurs et les opérateurs à ramener le coût des transferts à 5% du montant transféré par rapport au niveau moyen actuel de 12,4% afin de « restituer 4 milliards USD aux migrants africains et à leurs familles. Le coût de ces transferts est tel que les sommes envoyées n’ont pas tout l’impact qu’elles pourraient avoir« , estime l’institution financière internationale qui note qu’en Afrique, les ménages dépendent de cet argent pour leur survie, leur santé, leur éducation et leur quotidien.
Citant les derniers chiffres de la base de données Send Money Africa de la Banque mondiale, le document signale que l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Ghana pratiquent les tarifs les plus élevés en Afrique, avec des taux moyens de respectivement 20,7%, 19,7% et 19%.
« Le coût élevé des transactions réduit le montant des envois de fonds, qui constituent un moyen de subsistance pour des millions d’Africains« , déclare Gaiv Tata, directeur du département des pratiques mondiales en matière d’inclusion et d’infrastructure financières à la BM.
Selon lui, les envois de fonds aident beaucoup les ménages à faire face aux besoins immédiats et à investir dans l’avenir, soulignant notamment l »‘effet notable sur la pauvreté » que les experts attendent de la réduction des frais de transfert.
Massimo Cirasino, responsable des services d’infrastructure financière et d’envois de fonds à la Banque mondiale, insiste sur la concurrence et la transparence dans ces opérations et appelle à la régulation du secteur.
« Les pouvoirs publics devraient prendre des mesures pour ouvrir le marché des envois de fonds à la concurrence. Une concurrence accrue, ajoutée à une meilleure information des consommateurs, peut contribuer à abaisser les tarifs des transferts de fonds« , selon lui.