Eruption de corruption!
Le phénomène de corruption est de plus en plus endémique sur le continent africain. La dernière indice de la corruption que l’ONG Transparency International vient de publier classe les pays du continent parmi les plus corrompus du monde. Un constat dramatique face à la fragilité de nos économies.
Chaque année, depuis 1995, Transparency International livre une carte du monde de la corruption, recensant 176 pays. L’indice de perception (IP) est établi à partir de données recueillies par 13 institutions internationales, parmi lesquelles la Banque mondiale, les Banques Asiatique et Africaine de Développement, ou encore le Forum Economique Mondial. L’indice est compris entre zéro (pour un pays «hautement corrompu») et 100 (pour un pays considéré comme «très vertueux»).
Cette année encore, le continent africain est très mal classé. La Somalie, le Soudan et le Tchad se trouvent au fond du classement, mais l’organisation constate aussi les ravages de la corruption en zone euro, où l’Italie et la Grèce réalisent des scores inférieurs à certains pays africains.
Le premier pays africain du classement, c’est la Namibie, à la 68ème place, suivie du Ghana, du Lesotho et de l’Afrique du sud. Il faut aussi noter les progrès enregistrés par le Cap-Vert, le Burkina Faso. Tout au fond du classement se trouvent la Somalie, le Soudan et le Tchad.
Il y a un lien entre la qualité de la gouvernance économique, la qualité de la gouvernance politique et institutionnelle et puis il y a une histoire collective, selon Mouhamadou Mbodj, coordinateur du Forum civil sénégalais et président de la Transparency Sénégal, se référant également au coût, pour les différents Etats, de ces pratiques de corruption: chaque année, l’argent tiré de la corruption équivaut à près de 1.600 milliards USD.
Et précisant que cet argent vient «bousculer l’argent de l’économie réelle et vient souvent des pays sous-développés», il cite une étude que l’ONG Sherpa France a fait mener, et rappelle que «l’argent tiré de la corruption des pays pauvres équivaut à plus de 30 fois le volume global de l’aide publique au développement, au niveau mondial».