Médica…ment pas!
«Le médicament: de la coopération à l’intégration», tel est le thème du 1er Congrès pharmaceutique arabo-africain, organisé par le Conseil national de l’ordre des pharmaciens de Tunisie.
Ont pris part à cette manifestation, dont les travaux ont débuté à Tunis, d’éminents conférenciers, professeures, experts et industriels tunisiens et étrangers, ainsi que près de 700 congressistes de plusieurs nationalités. Dans son allocution inaugurale, M. Abdallah Jalel, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, a souligné l’importance de ce congrès qui constitue un premier pas vers une coopération fructueuse Sud-Sud.
«Ensemble, nous devons bâtir de nouveaux modèles de coopération au service du développement qui tablent sur l’intérêt mutuel et la solidarité», a-t-il dit.
M.Jalel a rappelé également que les institutions ordinales, dont la mission principale est de veiller sur la santé du malade en la faisant prévaloir sur les intérêts du professionnel, doivent contribuer à favoriser l’accès à des médicaments de qualité à nos populations, à lutter contre la contrefaçon et à promouvoir l’innovation pharmaceutique.
Abdellatif El Mekki, ministre de la Santé, a fait observer dans son allocution que le renforcement des capacités des pays arabo-africains, la lutte contre les dangers qui menacent le domaine du médicament, la mise en commun des compétences et des acquis sont les principaux objectifs de ce congrès.
M. El Mekki a appelé également à la valorisation de l’aspect économique de ce secteur, à l’augmentation des investissements, à la consolidation de l’industrie pharmaceutique dans le cadre d’une coopération arabo-africaine et à l’adoption de nouvelles méthodes, notamment la biotechnologie.
Pr Amel Aouiji Mrad, professeur à l’université Tunis El Manar et spécialiste de droit public, a donné une conférence sur le thème: «Ethique et innovation pharmaceutique». Elle a appelé à accroître la relation entre innovation et éthique, surtout dans le domaine pharmaceutique. Cela est conditionné par l’effort de plusieurs intervenants, à savoir les décideurs politiques, le chercheur, l’industriel pharmaceutique et l’expert.
Dr Ridha Charfeddine, président de la Chambre nationale de l’industrie pharmaceutique, a appelé à renforcer les échanges d’expertises et d’expériences dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, à encourager la fusion entre les unités industrielles, à harmoniser la réglementation et à généraliser la reconnaissance mutuelle entre les pays ayant les mêmes standards de qualité.
Pour Dr Djibril Faye (Sénégal), en Afrique subsaharienne, «on est en retard et il y a un manque flagrant de matériel et d’équipements. Le matériel existant date de l’époque coloniale. La coopération Sud-Sud constitue une solution, c’est une vision et nous sommes à table pour réfléchir sur cette vision, il faut aller pas à pas».
Selon Dr T. Toukourou (Bénin), «Le partenariat et la coopération Sud-Sud est un rêve réalisable, on est même condamné à le concrétiser. C’est ensemble que nous devons travailler pour créer de nouveaux modèles de coopération dont les objectifs sont: le développement, l’intérêt commun et la solidarité».