Dans son labeur, Jabeur heurte coeurs et moeurs!
En Tunisie, Jabeur Mejri écope de 7 ans et demi de prison pour avoir publié sur Facebook des caricatures du prophète Mahomet.
Cette peine a été infligée en appel par le tribunal de Monastir à ce Tunisien âgé d’une trentaine d’années ainsi qu’à un autre caricaturiste, Ghazi Beji.
Comme Jabeur Mejri, Ghazi Beji est originaire de Mahdia, mais lui a réussi à fuir le pays. L’avocat de Mejri dénonce une peine très sévère, et annonce son intention de se pourvoir en cassation.
La justice reproche à Jabeur Mejri d’avoir diffusé sur internet des caricatures du prophète Mahomet et d’avoir aussi publié des écrits satiriques sur l’islam.
La peine en première instance avait été sévère. Elle a été confirmée lundi 25 juin : sept ans et demi de prison pour troubles à l’ordre public, préjudices causés à des tiers et atteinte à la morale.
Ce n’est pas une peine politique, veut croire son avocat qui reconnaît cependant que son client est victime du contexte actuel de tension autour de tout ce qui touche le sacré.
On a voulu éponger la colère des islamistes, dit maîetre Ahmed Msalmi, qui est aussi le représentant de la Ligue des droits de l’homme à Mahdia :
«Le tribunal a pris en considération que cette affaire nuit à l’ordre public et aux bonnes moeurs pour éponger aussi peut-être l’état de colère. Il n’y a pas d’autres explications que l’état actuel de tensions entre islamistes et soi-disant les modernistes».
L’avocat a déjà fait part de son intention de se pourvoir en cassation. «Mon client est déprimé, il est chômage depuis 6ans. Il y a une réalité sociale à prendre en compte», plaide-t-il.. Un argument qui n’a, pour l’instant, pas attendri les juges.
