Unis à Tunis?
Le traitement de la question de la migration clandestine et l’ouverture de nouvelles voies pour la migration régulière, ont été au centre d’une rencontre ayant réuni, au siège du ministère italien des Affaires étrangères, une délégation tunisienne de haut niveau, conduite par Rafik Abdessalem, et son homologue italien, Giulio Terzi.
Dans une déclaration à l’agence TAP au terme de leur rencontre, les deux parties ont qualifié ces entretiens de «fructueux et constructifs». Elles ont convenu du fait que la question de la migration clandestine ne doit pas être réglée uniquement de manière sécuritaire, soulignant la nécessité d’oeuvrer en parallèle à promouvoir un développement économique solidaire.
La rencontre a permis d’évoquer les moyens mobilisés par les autorités italiennes pour rechercher les disparus dans le naufrage, jeudi 5 septembre, d’une embarcation transportant environ 136 migrants clandestins tunisiens, selon les estimations.
Il s’agit, notamment, de patrouilleurs côtiers, d’avions, de bateaux commerciaux et de navires de l’OTAN.
«Ces moyens reflètent le sérieux dans la recherche des disparus», a souligné M.Abdessalem qui a insisté sur la nécessité d’accorder une prise en charge sociale, médicale et psychologique aux rescapés installés au centre d’accueil à Lampedusa. Il a, également, recommandé de régulariser leur situation dans le respect de la loi italienne tout en tenant compte de la situation particulière de ces migrants sans que cela ne constitue un encouragement à la migration clandestine.
Pour sa part, le ministre italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi, a réitéré la solidarité du gouvernement italien avec les familles des disparus et l’engagement de son pays à mettre tout en oeuvre pour retrouver ces personnes.
De son côté, M.Ahmed Nejib Chebbi, membre du groupe démocratique à l’Assemblée nationale constituante, a déclaré que la participation de l’opposition à la délégation tunisienne a constitué pour la partie italienne un message d’unité nationale face à cette épreuve tragique que traverse le peuple tunisien.
M.Chebbi a insisté sur les conditions psychiques difficiles que connaissent les sinistrés, signalant que la partie italienne a promis de régulariser leur situation dans les limites de la loi.
La délégation tunisienne comprend, également, le secrétaire d’Etat à la migration, Houcine Jaziri, le conseiller du président de la République provisoire, Samir Ben Amor, un membre du mouvement Ennahdha (circonscription de Rome) Oussama Sghaier, et l’ambassadeur de Tunisie en Italie.