Halte-là! Halal?
Une convention a été établie entre l’INNORPI (Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle) et le cabinet du Mufti pour mettre en place la certification « Halal » en Tunisie, depuis le 6 mars 2013. Restée à l’ombre depuis sa signature, cette convention a fait surface quand les premiers produits portant ce label « Halal » furent révélés au Salon international de l’agriculture.
Le président du parti de la voix des Agriculteurs, Fayçal Tebbini, est revenu sur l’instauration de ce label « Halal », octroyé à des produits agroalimentaires en Tunisie, indiquant que l’agriculture tunisienne a besoin d’ingénieurs et d’experts et non pas d’imams et de prédicateurs.
«Nous n’arrosons pas la terre avec du vin pour faire appliquer un label Halal» a-t-il ajouté, précisant que la Tunisie est un pays musulman et n’a aucun besoin d’appliquer ce genre de label qui pourrait mettre en péril le secteur de l’agriculture, du commerce, de l’industrie et du tourisme.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère du Commerce, Mohamed Ali Ferchichi a tenu à préciser que l’application du label Halal vient, notamment, en réponse à la demande de plusieurs entreprises tunisiennes qui visent l’exploitation de nouveaux marchés internationaux.
Mohamed Ali Ferchichi a indiqué que 5 entreprises tunisiennes ont le droit d’appliquer le label Halal sur leurs produits, «c’est uniquement réservé aux produits destinés à l’exportation», dit-il.
Réagissant à ces propos, le président du parti de la voix des Agriculteurs n’a pas hésité à confronter le porte-parole du ministère du commerce à des extraits de ladite convention, indiquant que le label Halal n’est pas exclusivement réservé aux produits destinés à l’exportation, mais aussi pour les produits locaux.
De son coté, le Mufti de la République ne voit aucun intérêt à ce que les produits tunisiens destinés à la consommation locale affichent la certification « halal », nonobstant les prescriptions de la convention du 6 mars 2013, conclue entre l’INNORPI.
Le Mufti a justifié, jeudi, sa position par le fait que « cette mesure pourrait perturber le citoyen« , précisant dans un communiqué qu’en vertu de cette disposition seul le Mufti de la République est habilité à octroyer ce label pour les produits destinés à l’exportation et à la demande des sociétés concernées.
La certification Halal constitue un facteur favorisant l’écoulement des produits sur certains marchés extérieurs, a estimé le Mufti.
Le chargé de communication au ministère du Commerce, Mohamed Ali Ferchichi, a expliqué que le label Halal concerne certains produits destinés à l’exportation et, ce, à la demande de sociétés étrangères, démentant les rumeurs sur l’inscription de cette certification sur des produits du marché local.