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TUNISIE: Le «Djihad Topless» crée la controverse

Topless: stoppe ou laisse?  

Les militantes du groupe Femen ont mené, le jeudi 4 avril, un «djihad topless» devant des ambassades tunisiennes, des mosquées et les sièges d’associations islamiques en Europe pour exprimer leur soutien à la militante tunisienne Amina, âprement critiqué après avoir publié des photos d’elle seins nus sur Facebook portant l’inscription «Mon corps m’appartient».

altLe groupe la soutient contre les islamistes. L’organisation considère que ces derniers représentent une menace réelle pour les avancées réalisées par les femmes et qu’ils sont un danger pour leurs droits.

Selon la page Facebook de l’association, la police française a arrêté 15 de leurs militantes, parmi lesquelles Meriem, membre tunisienne des Femen, qui a brûlé la «bannière du monothéisme». Cet incident a attisé la colère de certains sur Internet.

«Je pense que cette organisation ne fait qu’empirer les choses, dans la mesure où elle nourrit des préjugés idéologiques et religieux en Tunisie, à un moment où il faudrait que la raison s’exprime davantage. Le problème des Tunisiennes n’est pas de pouvoir montrer leur poitrine, mais de devenir les partenaires réels des hommes dans toutes les prises de décision, notamment politiques», affirme Mustafa al-Dallaji, un citoyen tunisien.

Mondher Toujeni déclare que cette forme de nudité va à l’encontre de la tradition et que l’Islam appelle les femmes à se couvrir le corps.

«Je suis favorable à la libération d’Amina, mais contre les violations faites aux choses sacrées des musulmans et contre les provocations, comme celle consistant à brûler la bannière du monothéisme. Je considère personnellement que sortir dévêtue ou porter le niqab relève de la liberté personnelle, et que chacun, homme ou femme, a le droit de porter ce qu’il veut, mais que la violation et la provocation des sentiments d’autrui sont ignobles», explique Nahla Bou Laaba, une citoyenne tunisienne.

«Je considère personnellement que sortir dévêtue ou porter le niqab relève de la liberté personnelle, et que chacun, homme ou femme, a le droit de porter ce qu’il veut, mais que la violation et la provocation des sentiments d’autrui sont ignobles», déclare Mouna Sfar.

L’attention reçue par les Femen et Amina a entraîné la création d’une branche algérienne de ce groupe de défense des droits de la femme. Certains n’ont pas hésité à soutenir ce mouvement, saluant le courage de ces femmes.

«Personne ne doit avoir un pouvoir de vie ou de mort sur nous. Je soutiens Amina et toutes les femmes arabes», dit Zak Ostmane, un étudiant algérien, ajoutant que les membres tunisiennes des Femen ont été la cible d’une «campagne de haine orchestrée par les milieux islamistes. Montrer sa poitrine nue pour faire avancer la cause des femmes opprimées victimes d’injustices et de sexisme est une forme de protestation et non de prostitution ou de pornographie», affirme-t-il.

D’autres se montrent plus sceptiques concernant l’accueil que recevra cette nouvelle forme d’activisme féministe.

Le journaliste et auteur Akram Belkaid s’étonne de voir des femmes dire qu’une poitrine nue peut changer les choses:  «Bien sûr, cela offre une petite notoriété, un visa pour l’Europe, peut-être même un prix d’une quelconque fondation humaniste, mais cela ne fera certainement pas disparaître le machisme et la misogynie en Algérie, en Tunisie ou ailleurs dans le monde musulman. Le combat des femmes pour l’égalité, c’est se battre pour l’abrogation du Code de la famille. C’est dire haut et fort qu’il faut interdire la polygamie, qu’il faut constitutionnaliser l’égalité de l’accès à l’emploi et criminaliser les violences conjugales. Il faut également mettre fin à la pratique honteuse de la répudiation et des femmes mises à la porte de chez elle par la simple volonté masculine. Les intégristes trouvent dans ces exhibitions matière à fulminer et à menacer, les imams une occasion pour émettre des fatwa rétrograde et la majorité silencieuse, celle qui, demain, pourrait enfin comprendre pourquoi l’égalité entre les hommes et les femmes est si vitale, va se demander si tout cela est bien sérieux».

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