Le prin…temps de l’automne arabe?
Après Ben Ali, égal avant Ben Ali? C’est ce que pensent les habitants de Sidi Bouzid, ville berceau de la révolution tunisienne. Ils ont répondu massivement, mardi 14 août, à l’appel des opposants à la grève et manifestation pour réclamer la chute de l’actuel régime.
Des centaines d’opposants au gouvernement dominé par les islamistes ont défilé, mardi 14 aout, à Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, à l’occasion d’une grève générale. Cet appel à la grève était très suivi. Seuls les bouchers étaient ouverts pour permettre aux habitants de s’approvisionner pour la nuit du destin qui célèbre durant le jeûne du Ramadan la révélation du Coran au prophète Mahomet.
«La grève générale a été suivie à plus de 90%», s’est félicité Ali Kahouli, porte-parole du Front du 17-Décembre, un des organisateurs de la manifestation unitaire, qui a regroupé l’opposition, les syndicats et représentants du patronat et de la Société civile et a rassemblé des centaines de personnes, qui ont défilé vers le palais de justice, avant de se disperser dans le calme en début d’après-midi.
«Le peuple veut la chute du régime», ont scandé les manifestants qui réclamaient la libération d’une quarantaine de personnes arrêtées dans la région depuis la fin juillet, lors de protestations contre les difficultés sociales et des coupures d’eau et électricité.
A force de pousser sur l’accélérateur, les manifestants ont fini par obtenir selon le comité d’avocats de la défense, la libération de 10 détenus, qui avaient été arrêtés en marge de manifestations réprimées à l’aide de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.
Pas suffisant, M. Kahouli, porte-parole du Front du 17-Décembre, a insisté sur la libération de tous les détenus, et sur l’adoption d’une véritable politique de développement économique régional.
«Nous demandons la libération immédiate de tous les détenus et d’ouvrir le dossier du développement régional et de l’emploi», a-t-il ajouté.
Déplorant, l’implication des partis politiques dans les revendications sociales, le porte-parole du gouvernement et ministre des droits de l’Homme, Samir Dilou, a jugé la grève injustifiée malgré des revendications sociales légitimes.
«Je ne pense pas que l’appel à la grève générale soit justifié. je pense qu’il ne faut pas que des considérations politiques, des partis politiques entrent en jeu», a-t-il dit à la radio Mosaïque FM.