L’énième désillusion?
Dans une tribune conjointe, François Hollande et Barack Obama ont réitéré tous les différents points et enjeux qui font de l’Afrique le continent du futur. Les deux présidents envisagent, ensemble, de s’impliquer davantage sur les questions de géopolitique et de développement.
«Plus qu’ailleurs, c’est peut-être en Afrique que notre nouveau partenariat trouve son expression la plus visible», lit-on dans la tribune publiée dans les quotidiens « Le Monde » (France) « Washington Post » (Usa) par les présidents Obama et Hollande. Prenant prétexte de la visite officielle de François Hollande aux Etats-Unis, la première d’un chef d’Etat français depuis une vingtaine d’années, les deux pays mettent au grand jour leur stratégie pour mieux exister en Afrique.
Après les initiatives individuelles, comme le sommet franco-africain pour la paix du 6 au 7 décembre 2013 qui avait comme prélude un forum économique entre la France et l’Afrique côté français, et le sommet Etats-Unis Afrique du 5 au 6 août prochains au cours duquel le président Obama souhaite «ouvrir un nouveau chapitre dans la relation entre les Etats-Unis et l’Afrique», place est faite à une coopération conjointe des deux puissances vers l’Afrique. De l’importance accrue de l’Afrique, le passé récent est venu servir de preuve au niveau géopolitique.
«Au Mali, les forces françaises et de l’Union africaine bénéficiant de l’aide des Etats-Unis en matière de logistique et de renseignement ont fait reculer les insurgés liés à Al-Qaïda, ouvrant ainsi au peuple malien la voie d’un avenir démocratique», relate la tribune commune.
Avant de poursuivre que « dans tout le Sahel, nous, (France et Etats-Unis, Ndlr) associons avec d’autres pays pour empêcher Al-Qaïda de gagner de nouvelles positions ». Le dernier point chaud de l’actualité africaine, où la République centrafricaine n’a jamais autant bien porté son nom, était au cœur de tous les regards. La tribune de Hollande et d’Obama rappelle également que « des soldats français et de l’Union africaine, avec l’appui des ponts aériens et le soutien des États-Unis, s’efforcent d’endiguer les violences et de créer un espace propice au dialogue, à la réconciliation et à des progrès rapides, en vue d’élections de transition ».
C’est une coopération qui est appelée à franchir un cap supplémentaire, car « du Sénégal à la Somalie, (la France et les Etats-Unis) contribuent à l’entraînement et à l’équipement des forces locales pour qu’elles puissent assurer elles-mêmes la sécurité ». La conclusion du sommet franco-africain de décembre avait entériné la création d’une force africaine pour venir en aide contre les coups d’Etat et tentatives de déstabilisation.
La jeunesse des institutions en Afrique est évoquée dans la tribune pour ensuite embrayer sur les questions plus que vitales de développement : « Nous nous associons avec les gouvernements et les citoyens qui cherchent à consolider les institutions démocratiques, à renforcer l’agriculture et à lutter contre la faim, à améliorer l’accès à l’électricité et à fournir les traitements pour sauver des vies en les protégeant des maladies infectieuses. Nos deux pays ont été les premiers pilotes du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, et sont aujourd’hui parmi ses meilleurs champions ».