Adieu le Pape! Vive le Pape!
A partir du 15 mars, 117 cardinaux vont se réunir au Vatican pour élire le nouveau pape. Le conclave est la réunion des cardinaux permettant d’élire le prochain pape, après la mort, ou la démission-comme c’est le cas pour Benoît XVI : du prédécesseur.
Jusqu’en 1059, les successeurs de Saint-Pierre étaient nommés par leurs prédécesseurs. Depuis, ce sont les cardinaux qui doivent élire le souverain pontife. Et le principe du conclave a été arrêté 2 siècles plus tard: l’élection de Grégoire X ayant pris 3 ans, les autorités romaines ont décidé d’enfermer les cardinaux dans une salle qu’ils avaient muré, et dont ils avaient ôté le toit, tout en menaçant de ne plus leur donner à manger. La décision a été ensuite vite prise.
Le pape élu a alors choisi de retenir le principe de l’enfermement et de l’isolement vis-à-vis du monde extérieur, sans retenir, bien sûr, celui du manque de nourriture. Conclave vient du latin «sous» et «clef».
Les règles du conclave
Depuis 1970, les cardinaux qui peuvent voter doivent avoir moins de 80 ans et le pape est choisi parmi eux. Ils seront 117 présents à la mi-mars. Les cardinaux entrent en conclave, présidé par leur doyen, 15 jours au moins, 20 jours au plus, après la mort ou le renoncement d’un pape. Ils n’ont pas le droit de voter pour eux, et doivent, à tour de rôle, prêter le serment de respecter le secret du vote et d’en accepter le résultat. Ils jurent également que celui d’entre eux qui sera élu ne renoncera jamais à revendiquer la plénitude des droits du pontife romain. Il y a deux scrutins le matin, et deux le soir. Les bulletins de vote sont brûlés.
Le cardinal qui est élu est celui qui a recueilli les deux tiers des voix. En cas d’impasse, un vote à la majorité absolue est possible. Lorsque ce résultat est atteint, le doyen des cardinaux demande aussitôt à l’élu s’il accepte l’élection. Si c’est le cas, celui-ci devient pape sur le champ et sa juridiction s’étend immédiatement sur les catholiques du monde entier. Le nouveau pape doit alors déclarer quel nom il choisit comme pontife.
La chapelle Sixtine et la fumée blanche
Le poids des traditions est très présent durant tout le dispositif. Les cardinaux se réunissent dans la plus belle salle de réunion du monde: la Chapelle Sixtine, dans l’enceinte du palais pontifical. Alors que la salle est un musée le reste du temps, elle est aménagée pour l’occasion. Dès le début du conclave, les portes sont fermées, les clefs retirées, et l’isolement est vérifié par le cardinal camerlingue à l’intérieur, et le préfet de la Maison pontificale à l’extérieur. Les cardinaux séjournent le reste du temps dans la résidence Sainte-Marthe, construite à cet effet.
Pour tenir informer les fidèles qui attendent la décision à l’extérieur, le principe de la fumée a été retenu. Pendant le déroulement des scrutins, un poêle est installé dans la chapelle Sixtine et une cheminée fait ressortir les dégagements à l’extérieur. Alimenté à la paille, le feu est nourri après chaque scrutin des bulletins de vote, ce qui produit une fumée noire. Une fois le nouveau pape choisi et après que celui-ci a accepté sa nouvelle charge, la paille est mouillée, ce qui produit une fumée blanche.
Mais la foule réunie à Saint-Pierre de Rome peine parfois à déterminer la couleur de la fameuse fumée. En 2005, des fumigènes blancs ont été utilisés. En outre, les cloches de Saint-Pierre avaient également sonné. Pas de confusion possible. Une fois ce rituel terminé, le doyen des cardinaux-diacres se rend sur le balcon central de la Basilique Saint-Pierre de Rome. Face à la foule, il lance le célèbre «Habemus papam», (« Nous avons un pape »).