Status squaw!
Kateri Tekakwitha a été canonisée en même temps que 6 autres saints, ce dimanche 21 octobre au Vatican, à l’occasion d’une cérémonie présidée par le pape Benoît XVI.Elle devient ainsi la première femme amérindienne de l’Amérique du Nord à être proclamée au rang de sainte.
«Kateri nous impressionne par l’action de sa grâce dans sa vie, en l’absence de soutien extérieur, et par son courage dans sa vocation si particulière. En elle, foi et culture s’enrichissent. Que son exemple nous aide à vivre là où nous sommes, sans renier qui nous sommes», a notamment déclaré le pape devant environ 80 000 fidèles, dont 1500 pèlerins canadiens.
Née en 1656 dans l’État de New York, Kateri Tekakwitha a vécu les dernières années de sa courte vie dans la grande région de Montréal, dont à Kahnawake. Elle est née d’une mère algonquine et d’un père iroquois. Elle a été convertie au catholicisme par les Jésuites. Pour son choix religieux, la jeune fille, presque aveugle à cause de la petite vérole, avait alors été insultée et menacée par les chefs de sa tribu et s’était réfugiée à Kahnawake.
Elle est décédée à La Prairie, à seulement 24 ans, en raison de sa santé trop fragile. Son corps est maintenant enterré près de la réserve mohawk de Kahnawake. Il avait d’abord été enterré à La Prairie.
Kateri Tekakwitha, le «Lys des Mohawks», a été béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1980. Pour devenir officiellement sainte, deux miracles devaient lui être attribués.
Le premier miracle remonte au jour de son décès, en 1680. Immédiatement après sa mort, les cicatrices qui défiguraient son visage ont disparu pour lui donner un visage rayonnant de beauté.
Le pape Benoît XVI a reconnu, le 19 décembre 2011, un deuxième miracle de Kateri. Il s’agit de la guérison, en 2006, d’un adolescent américain qui souffrait de la bactérie mangeuse de chair et pour qui les médecins avaient perdu espoir.
Sa famille a demandé l’intercession de Kateri et le jeune homme a été guéri en quelques jours.
Ces nouvelles canonisations portent à 44 les saints proclamés par Benoît XVI depuis 2005.
Le premier ministre du Canada Stephen Harper considère cette canonisation comme «un grand honneur et un heureux événement. Durant sa courte vie, Sainte Kateri n’a jamais abandonné sa foi. Elle a enseigné des prières aux enfants, s’est occupée de malades et de personnes âgées et assistait souvent à la messe le matin comme le soir. Aujourd’hui, il existe des sanctuaires consacrés à Sainte Kateri au Canada ainsi qu’aux États-Unis», a-t-il affirmé, par voie de communiqué.
À Rome pour la canonisation, l’archevêque de Québec, Gérald Cyprien-Lacroix s’est réjoui de voir l’engouement des Canadiens pour Saint Kateri Tekakiwtha.
«De savoir que nous étions plus de 1500 Canadiens, dont plusieurs du Québec, ça m’a beaucoup réjoui.»
Samedi, Mgr Cyprien-Lacroix a participé à une cérémonie de prières. Il a rencontré plusieurs membres des Premières Nations sont heureux de voir la canonisation de Kateri Tekakwitha. «Ils sont fiers qu’une de leurs filles soit donnée comme modèle pour l’humanité.»
Mgr Cyprien-Lacroix croit que les difficultés qu’elle a vécues sont un signe de sainteté. «Elle a vécu sa foi au sein de sa communauté. (…) alors qu’elle n’avait pas beaucoup de soutien autour d’elle. Il n’y avait pas beaucoup d’appui pour le christianisme autour d’elle. Pourtant, elle a eu le courage de vivre cette foi.»
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