Spécialiste des TIC!
Spécialisé dans les Technologies et Systèmes de l’Information, de la Gestion et Politique générale, le Sénégalais Zaccharia Ndiaye officie au Bureau des services d’informations et technologies du gouvernement de l’Etat de New York. Dans l’interview qu’il nous a accordée depuis New-York, le jeune informaticien souligne l’importance des TIC pour un Sénégal émergent.
M. Ndiaye, en tant que spécialiste des technologies de l’information vivant aux Etats-Unis, quelle appréciation faites-vous du niveau des TIC au Sénégal?
Je félicite tout d’abord notre pays qui vient de fêter récemment la journée internationale des jeunes filles dans le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Il faut rappeler que la science et la technologie occupent aujourd’hui des places très importantes dans le monde numérique. Au Sénégal, nous avons une forte carence dans les TIC car l’accès est limité á la population locale. Cela est lié á des facteurs comme le manque d’industries ou de manufactures, l’analphabétisme, la cherté du matériel informatique, les couts d’accès élevés, le faible taux des élèves dans les filières scientifiques, etc. Cependant, on constate depuis ces 10 dernières années une légère évolution dans le secteur des TIC au Sénégal.
La fracture numérique entre les Etats-Unis et les pays Africains a alimenté plusieurs débats ces dernières années, qu’en est-il aujourd’hui?
La politique de la fracture numérique a été appliquée pour assigner les absences d’accès au réseau entre catégories socio-économiques par les américains à la fin des années 1990. C’est donc une réalité que la plupart des pays Africains soient en marche dans le secteur des TIC. Par contre, la majorité d’entre eux ont des besoins et des priorités beaucoup plus orientés vers l’éducation, les denrées alimentaires et la santé. Les TIC ne constituent pas une priorité absolue pour bon nombre des pays africains. Même avec les efforts notés ces 10 dernières années globalement sur le continent, on constate encore un ralentissement de la part des investisseurs dans le domaine. Cela s’explique par le fait que l’Afrique manque cruellement des infrastructures adaptées dans le domaine du secteur des TIC. Le personnel est souvent mal informé et il y a aussi un manque de professionnalisme dans le travail qu’il faut améliorer. Pourtant, une meilleure ouverture aux TIC accélérait l’émergence du continent. L’espoir est encore permis car on note une émergence rapide de la téléphonie mobile de haute pointe qui constitue un grand succés pour le continent africain.
Qu’est-ce qu’il y a lieu de faire pour réduire d’avantage ce gap?
Il nous faut sincèrement une génération numérique en Afrique, c’est ce que je crois fermement. Dans ce contexte, accélérons la cadence dans les TIC. Elles doivent être parmi les priorités du continent Africain. De même que le système éducatif doit être revu ou reformer pour encourager et permettre aux jeunes de s’intégrer dans les filières scientifiques. Une politique de volonté gouvernementale dans la gestion des TIC est essentielle pour faciliter l’accès á la bonne utilisation des outils numériques. Un pays émergent comme l’Inde est à prendre comme référence. L’Inde fait partie des pays les plus développés dans le domaine des TIC. Pourtant, ce pays était au même niveau de développement que l’Afrique en l’occurrence le Sénégal, il y a 50 ans. L’Afrique a aussi besoin de la médicine numérique, de l’agriculture numérique, d’une génération numérique, et d’une vision numérique pour réduire le gap et se lancer dans l’émergence. Sans prendre une position partisane, je partage l’avis de son Excellence le Président Macky Sall en déclarant que «Le Sénégal tel qu’il fonctionne aujourd’hui ne peut pas connaître l’émergence». L’émergence du Sénégal ou de l’Afrique nous incombe tous. Nous devons trouver des solutions et le développement des TIC en est une des solutions vers l’émergence.
En tant que Sénégalais évoluant dans le milieu des TIC aux USA, comptez-vous mettre la main à la pâte?
Absolument. Je ne me contente pas de défendre uniquement mon point de vue oralement, j’agis aussi. Je suis né, j’ai grandi et j’ai été éduqué au Sénégal, et j’ai toujours été encouragé à aller au-delà de l’éducation académique et donc à aller au-delà des connaissances scolaires. Le temps paraissait long, les activités innombrables. Cet environnement et ce long chemin ont réveillé en moi le désir d’être proactif. Raison pour la quelle,j’ai très tôt compris que le NUMERIQUE et l’INFORMATION / les TIC sont les phares du développement d’un pays dans un monde globalisé. En tant queSpécialiste des Technologies de l’Information voir Consultant, je voyage souventpour enseigner ce que j’ai eu à apprendre et partager mon expérience. En dehors de cela, je suis très actif dans le domaine humanitaire au Sénégal et des banlieues. Je compte définitivement développer les TIC dans les zones défavorisées en Afrique, en particulier au Sénégalet en Asie afin d’aider les dits pays à se développer à l’image de l’Occident. Je suis convaincu que nous pouvons y arriver ensemble, car il s’agit de l’avenir du Sénégal, de l’Afrique et du monde entier.
Mademba Ramata Dia
(Journal Direct info)