Marechera… marchera à jamais!
Le légendaire et controversé écrivain zimbabwéen, Dambudzo Marechera, qui a une fois dit rudement aux gens de le laisser écrire et boire sa bière, est mort il y a 25 ans. Cependant, l’intérêt pour la vie et les oeuvres de cet auteur, qui est devenu une icône culte pour de jeunes écrivains en herbe au Zimbabwe et à l’étranger, ne mourra pas. Ses oeuvres continuent d’inspirer aussi bien des auteurs que des lecteurs.
Emmanuel Sigauke, un poète zimbabwéen et professeur d’anglais à ‘Cosumnes River College’ aux Etats-Unis, est un étudiant des oeuvres de Marechera. Il déclare à IPS que beaucoup de gens sont attirés par cet auteur célèbre à cause de la façon dont il a exercé son art, les risques qu’il a pris, et son engagement total à l’écriture.
En effet, les critiques saluent Marechera comme étant un génie. Son livre le plus célèbre, « House of Hunger » (La Maison de la faim), a remporté le prestigieux prix ‘Gardian First Book Award’ en 1979, faisant de Marechera le premier et le seul Africain à gagner ce prix.
Après avoir été expulsé au début des années 1970 de l’Université de Rhodésie, aujourd’hui appelée l’Université du Zimbabwe, Marechera a été admis à l’Université d’Oxford au Royaume-Uni. Mais il a été expulsé de là aussi pour un comportement d’indiscipline.
Il est mort au Zimbabwe à l’âge de 35 ans, après avoir passé une bonne partie des cinq dernières années de sa vie dans les rues, écrivant furieusement, mais publiant seulement un autre livre, ‘Mindblasts’.
Aujourd’hui, un livre sur sa vie, qui sera bientôt publié au Zimbabwe, fournit de nouvelles perspectives intéressantes sur les relations personnelles et professionnelles de Marechera.
Dr Dobrota Pucherova et Julie Cairnie ont coédité ce livre intitulé ‘Moving Spirit: The Legacy of Dambudzo Marechera in the 21st Century‘ (Un esprit émouvant: L’héritage de Dambudzo Marechera au 21ème siècle). Ce livre, publié en Allemagne en mai, est une compilation d’essais écrits par divers auteurs qui se focalisent sur la façon dont Marechera continue d’inspirer d’autres.
« Je crois qu’il offre beaucoup de nouvelles perspectives dans les relations de Marechera avec ses contemporains, avec d’autres auteurs, et avec ses fans et ceux qui sont inspirés par lui. Par exemple, l’essai de Carolyn Hart explore la relation de Marechera avec les écrivains afro-américains postmodernes, tandis que la pièce de Katja Kellerers examine les intertextualités entre ‘La Maison de la faim’ et ‘Mapenzi’ de Ignace Mabasa« , a indiqué Pucherova.