A quand la nor…Mali…sation?
La communauté internationale inquiète des conséquences de la nouvelle crise. En moins d’une année, le Mali a vécu un deuxième coup d’Etat, faisant voler en éclats les espoirs de la communauté internationale de voir ce pays recouvrer sa stabilité et sa souveraineté.
Les officiers putschistes qui avaient renversé en mars dernier le président Amadou Toumani Touré (ATT), ont contraint le Premier ministre malien, Cheïck Modibo Diarra, à la démission, après avoir été arrêté par une vingtaine de militaires, sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte. Le président par intérim, Dioncounda Traoré, a nommé au poste de Premier ministre le médiateur de la République, Diango Cissoko.
Malgré l’indignation internationale après le putsch militaire, le capitaine Sanogo a, sereinement, justifié son action dans un entretien à la télévision publique malienne. «Rien ne marchait» avec M. Diarra comme Premier ministre, «au lieu d’être le chef d’équipe pour conduire, il était quand même le point de blocage», a déclaré Sanogo à l’antenne de l’Ortm. Le capitaine a démenti que M. Diarra ait été placé en résidence surveillée à son domicile comme l’a affirmé à l’AFP un membre de la famille de M. Diarra. «Il n’est ni arrêté ni en résidence surveillée», a déclaré l’officier. Le capitaine Sanogo a, par ailleurs, démenti être «opposé» au déploiement d’une force internationale dans le nord du Mali. «Nous ne nous sommes jamais opposés à quoi que ce soit (…) Nous en avons besoin tant que ça peut sauver des populations maliennes», a-t-il déclaré.
En fait, le départ forcé du Premier ministre a été lié à la décision de l’Union européenne, survenue la veille, d’envoyer au Mali 400 militaires début 2013 pour former l’armée malienne en vue de rétablir le contrôle de Bamako sur le nord du pays. Et si le départ forcé de M. Diarra a été très mal perçu par la communauté internationale, une certaine presse malienne a estimé que Sanogo était «le gardien de la Constitution». Sur le plan international, les réactions de condamnation se sont succédés.
Actuellement, le Mali se retrouve, à nouveau, en train de former un gouvernement d’union qui devra adopter une feuille de route consensuelle présentant les étapes à venir dont notamment l’organisation des élections. Il devra aussi mettre en place rapidement une commission chargée des négociations avec le Nord. Des actions urgentes surtout que la solution négociée s’est affirmée de plus en plus, notamment après la tenue la semaine dernière à Ouagadougou de négociations préliminaires entre représentants du gouvernement malien et émissaires du groupe armé Ansar Eddine et du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla, rébellion targuie).
Rassemblés à l’initiative du président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao, Bamako et ses interlocuteurs ont convenu d’ «observer une cessation des hostilités» et ont «reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue inter-malien inclusif», qui impliquerait aussi les communautés du nord du Mali.