Pistorius… hors de piste!
Oscar Pistorius doit comparaître, mardi 19 février, devant un tribunal qui statuera sur son éventuelle mise en liberté provisoire.
L’athlète sud-africain est accusé du meurtre de sa petite amie. La police, les avocats ou encore les procureurs ne parlent pas, mais beaucoup de détails se sont retrouvés dans la presse ce week-end. L’athlète paralympique, sous l’emprise d’une drogue, aurait abattu sa compagne Reeva Steenkamp aux premières heures de la Saint-Valentin, s’aidant peut-être même d’une batte de cricket.
Dans cette sombre affaire Pistorius, la palme du plus gros scoop revient à « City Press » qui écarte totalement la thèse de l’accident. Selon celle-ci, Pistorius aurait été surpris par sa petite amie, lui aurait tiré dessus parce qu’il pensait que c’était un cambrioleur. Or, d’après « City Press », la jeune femme, Reeva Steenkamp, aurait passé la nuit chez Oscar Pistorius. On lui aurait tiré dessus vers 3 heures du matin dans la chambre, puis à travers la porte de la salle de bain où elle s’était réfugiée. Ce n’est donc pas du tout la thèse de l’accident. De plus, le journal dit qu’Oscar Pistorius aurait subi des tests pour déterminer s’il a pris des médicaments, des stéroïdes qui, selon le journal, peuvent créer des épisodes schizophréniques.
Un autre aspect qui est important dans la presse, c’est «le mystère de la batte pleine de sang». Il s’agit d’ailleurs du titre de Une du quotidien en afrikaans, Rapport, ce lundi 18 février. Si cette information, qui a été aussi avancée par « City Press », selon laquelle une batte de cricket aurait été retrouvée dans la maison de l’athlète, le journal ne sait pas si cette batte aurait servi à la victime pour se défendre ou au bourreau pour l’attaquer. Par contre, un autre journal en afrikaans, Beeld, qui cite aussi des sources policières, lui, nie par contre totalement le fait qu’une batte de cricket aurait été retrouvée chez Pistorius. Sur cette question donc, un gros point d’interrogation demeure.
C’est un gros problème pour la police qui est très embarrassée d’ailleurs par toutes ces fuites qui se retrouvent dans la presse. Ce matin, le quotidien « Daily Maverick » soulève justement la question de déontologie pour les médias dans cette affaire. Ce journal fait une comparaison assez intéressante avec le meurtre de Anene Booysen, cette jeune femme de 17 ans qui a été tuée il y a une quinzaine de jours, après un viol collectif absolument horrible. L’histoire avait également retenu l’attention des médias, notamment avant le procès. La différence est que dans ce cas-là, la victime (comme le bourreau) était noire et pauvre: la question de la déontologie à ce moment-là ne s’était pas vraiment posée. Alors qu’on la pose d’une manière importante – pour « Daily Maverick » – dans l’affaire Pistorius.
Les médias jouent un rôle crucial dans le cas Pistorius. Le « Sunday Independant » détaillait l’équipe épaulant Pistorius, avec notamment un spin doctor, un conseiller en communication venu d’Angleterre, un ancien rédacteur en chef du quotidien tabloïd « The Sun », un poids lourd du secteur.
Plusieurs personnes comparent même maintenant cette affaire avec celle de la star du football américain, O.J. Simpson, dont le procès pour le meurtre de sa femme et de son amant s’était joué en grande partie dans l’opinion publique.